"On n'a même pas une amende" : la maire PCF de Malakoff maintient le drapeau palestinien au fronton de l'hôtel de ville malgré la décision du tribunal administratif lui ordonnant de l'enlever

Jacqueline Belhomme, maire communiste de Malakoff dans les Hauts-de-Seine maintient le drapeau palestinien sur le fronton de sa mairie, malgré la décision du tribunal administratif de Cergy-Pontoise lui ordonnant de l'enlever, a-t-elle fait savoir à franceinfo, samedi 20 septembre. Le drapeau a été hissé en amont de la reconnaissance par la France d'un Etat de Palestine.

"On a reçu une notification nous donnant de nouveau l'injonction de retirer le drapeau palestinien", confie-t-elle à franceinfo. "Ils confirment ce qui est écrit dans le courrier du préfet mais c'est tout on s'attendait à avoir des sanctions financières on a rien de tout ça", poursuit-elle. "C'est beaucoup d'agitation pour rien, beaucoup de battage médiatique de la part de la place Beauvau parce qu'on n'a même pas une amende", affirme Jacqueline Belhomme.

La maire de Malakoff va donc maintenir le drapeau palestinien sur son hôtel de ville comme prévu jusqu'à mardi alors que le ministère de l'Intérieur a demandé aux préfets de s'opposer à la pose de drapeaux palestiniens sur des mairies et autres édifices publics lundi, jour de reconnaissance par la France d'un Etat de Palestine.

Un "coup de force préfectoral contre la libre administration des communes"

"La maire de Malakoff a reçu" vendredi "après 20h, la visite de la police nationale qui, sur la base d’une injonction du préfet des Hauts-de-Seine, la sommait de retirer ce drapeau, ce qu’elle a évidemment refusé de faire", indiquait la mairie samedi dans un communiqué transmis à franceinfo.

Pour la ville de Malakoff, c'est un "coup de force préfectoral contre la libre administration des communes". Elle rappelle "que jamais les communes qui arboraient en solidarité le drapeau ukrainien sur leurs frontons, au lendemain de l’invasion russe, n’ont été inquiétées". La ville de Malakoff "s’interroge sur la légitimité d’un ministre de l’intérieur démissionnaire à imposer aux communes des décisions contraires à l’expression officielle et diplomatique de son pays".

"Le principe de neutralité du service public interdit de tels pavoisements", avait indiqué la place Beauvau dans un télégramme consulté par franceinfo, demandant aux préfets de saisir la justice administrative contre les décisions des maires qui ne renonceraient pas à pavoiser leur hôtel de ville aux couleurs palestiniennes.