«Un viol sauvage» : deux clandestins condamnés à 15 et 17 ans de prison pour l’agression d’une étudiante à Aix-en-Provence

«C’est un viol sauvage par excellence», décrit au Figaro Me Maud Bertrand, l’avocate de la victime. Mohamed Annabi, un Algérien de 29 ans, et Amen-Allah Handiri, un Tunisien de 20 ans, ont été condamnés vendredi soir par la cour d’assises des mineurs des Bouches-du-Rhône à 17 et 15 ans de prison pour un viol en réunion survenu en décembre 2021.

La peine de Mohamed Annabi a été assortie d’une période de sûreté des deux tiers, d’une interdiction définitive du territoire français et d’une inscription au FIJAIS (fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes). L’excuse de minorité a été écartée pour Amen-Allah Handiri, âgé de 17 ans au moment des faits.

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La victime conduite de force dans une impasse

Le crime a eu lieu dans la nuit du 7 au 8 décembre 2021. Vers 3 heures du matin, Anissa*, 18 ans, quitte le «Shakespeare Club», une boîte de nuit située sur la place Ramus à Aix-en-Provence. La jeune fille, seule, rentre à pied chez son petit copain, qui vit à l’autre bout de la ville.

Rapidement, elle est abordée par deux individus, âgés à l’époque de 17 et 25 ans. Ils lui parlent en arabe. Anissa poursuit son chemin mais s’aperçoit que les deux inconnus la suivent. La jeune fille téléphone alors à son petit ami pour tenter de les mettre en fuite. «Arrête, je ne te connais pas !», entend le petit ami de la bouche d’Anissa, qui s’adresse à l’un d’eux. Au bout du fil, il perçoit aussi des pleurs avant que la communication coupe.

Arrivée à proximité de la gare SNCF d’Aix-en-Provence, Anissa est empoignée par Mohamed Annabi et conduite de force dans une impasse. L’Algérien et son binôme tunisien, Amen-Allah Handiri, violent la jeune fille à tour de rôle. Alertés par des cris et des pleurs, quatre jeunes passants portent secours à Anissa. L’un d’eux met des coups de pied à Mohamed Annabi. Les agresseurs prennent la fuite.

Grâce à la vidéosurveillance, ils seront interpellés dès le lendemain des faits dans un appartement d’une résidence étudiante qu’ils squattent. Arrivés en France depuis moins d’un an, en situation irrégulière, ils travaillent sur des chantiers sans être déclarés. Tous deux consomment de l’alcool et de la drogue.

Lors du procès, qui s’est déroulé à huis clos, Anissa «s’est montrée courageuse et digne dans sa souffrance», décrit son avocate Me Maud Bertrand. Étudiante en fac de sociologie au moment des faits, elle avait arrêté son cursus, tant le choc de l’agression fut immense. Elle garde depuis d’importants troubles post-traumatiques. «Elle a peur de sortir et a l’impression d’être suivie», détaille son avocate.

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*Le prénom a été modifié