COUPS DE CŒUR
Le spectaculaire réveil du Racing
C’est à se demander si c’était bien la même équipe. Balayé la semaine dernière à Lyon en ouverture (32-7), le Racing 92 a proposé ce dimanche soir un visage totalement différent face à Bordeaux-Bègles (44-32), champion d’Europe en titre. Métamorphosé. Apathiques et perdus face au LOU, les Franciliens ont cette fois été entreprenants, ambitieux et efficaces face à l’UBB. Puissants et tranchants. Inscrivant quatre beaux essais (dont un triplé du capitaine Max Spring) en seulement 17 minutes. Un cavalier seul, efficace et autoritaire, pour lancer leur saison. Et s’enlever de la pression qui commençait déjà à poindre le bon de son nez. À confirmer samedi prochain à Aimé-Giral face à Perpignan. Un gros test de caractère.
Passer la publicitéCarbonneau, une fougue à canaliser
À seulement 20 ans, Léo Carbonneau est attendu cette saison comme l’une des principales recrues du club altoséquanais. Après avoir fait ses armes et brillé avec Brive en Pro D2, le fils de l’ancien numéro 9 international Philippe Carbonneau s’est comporté, ce dimanche, comme un patron. Vif et dynamique dans sa conduite du jeu, solide dans son jeu au pied, il a aussi brillé balle en main, inscrivant le premier essai (bien servi par Naituvi), puis en servant parfaitement Spring, après un petit bijou de coup de pied par-dessus, récupéré par lui-même. Une copie un peu gâchée par ses deux cartons jaunes (qui ont conduit à un orange). Mais le prometteur demi de mêlée n’a pas été impressionné pour sa première à l’Arena, son deuxième match comme titulaire. De belles promesses pour celui qui a la lourde tâche de succéder à Nolann Le Garrec. La paire Carbonneau-Seunes (qui a aussi montré de belles choses) s’affirme déjà.
Le sursaut d’orgueil de l’UBB
Le score était fait, et bien fait même (34-8 à la pause), il n’y avait pas grand-chose à espérer dans cette fin de match. Si ce n’est sauver la face. C’est ce qu’a fait Bordeaux-Bègles, qui n’a pas baissé les bras et laissé le tableau d’affichage gonfler encore plus. Certes, les Racingmen ont connu ce relâchement souvent classique quand on mène largement, mais les joueurs de Yannick Bru ont continué à tenter des coups, ils ont retrouvé un peu d’allant au retour des vestiaires. Il y avait encore du déchet dans leur jeu, quelques occasions gâchées, mais ils ont réussi à inscrire quatre essais par Sadie (52e), Vergnes-Taillefer (62e), Depoortère (73e) et Lamothe (78e). Un sursaut d’orgueil qui leur a finalement permis de ne pas sombrer corps et âme à Nanterre. Un moindre mal. Au final, l’UBB a inscrit 5 essais, autant que le Racing…
COUPS DE GRIFFE
Un champion d’Europe méconnaissable
L’infirmerie bordelaise est archi comble. Avec pas moins de sept absents de marque dans la ligne arrière. Notamment le demi de mêlée Maxime Lucu (pouce), le centre Yoram Moefana (épaule) et l’arrière Romain Buros (mollet). Et Yannick Bru avait, en plus, décidé de se passer de son maître à jour, Matthieu Jalibert. Dur dans ces conditions d’exister face à des Racingmen déchaînés et revanchards. Un champion d’Europe méconnaissable, submergé de toutes parts. Subissant les impacts dans les regroupements et étant régulièrement impuissant face aux déferlantes des Ciel et Blanc. Un énorme retard à l’allumage. Et des imprécisions à la pelle. À l’image de cette chandelle tentée sur un bras cassé (33e) qui a abouti, après un gros rush de Tuisova, à une pénalité pour Seunes. À oublier avant la réception du promu Montauban, samedi prochain.
Woki et Palu, retours ratés
Ils ont tous deux quitté le Racing cet été pour rallier l’Union Bordeaux-Bègles. Un retour aux sources pour Cameron Woki et un nouveau départ pour Boris Palu, qui stagnait ces dernières saisons dans le 92. Pour leur retour à l’Arena, les deux avants girondins ne se sont pas mis en évidence, loin de là. Woki est fautif sur le troisième essai du Racing, puisqu’il volleye mal un ballon ce qui conduit au deuxième essai de Spring. S’il a été un peu plus en vue au retour des vestiaires, il n’a pas eu son abattage habituel lors de ce match. Palu, lui, a souffert face à la densité physique de ses anciens coéquipiers. À l’image du pack bordelais qui a été mis à mal ce dimanche à l’Arena. Pour Woki et Palu, c’était un rendez-vous manqué.
Passer la publicitéLe naufrage de Carbery
C’est dans ces moments-là qu’on se rend compte de l’absence de Matthieu Jalibert, ménagé pour ce déplacement dans les Hauts-de-Seine. Yannick avait logiquement confié les clés du camion bordelais à Joey Carbery, son habituelle doublure. Mais l’ancien joueur du Munster a souffert sur la pelouse de Paris La Défense Arena. Pas d’impact dans le jeu, des mauvais choix, l’Irlandais a été complètement transparent et inefficace. Son équipe a certes souffert, mais l’ouvreur girondin n’est jamais parvenu à remettre un peu d’ordre dans le jeu des siens. La comparaison avec Ugo Seunes, 24 ans, qui évoluait l’an dernier en Pro D2 et qui a été efficace ce dimanche, fait mal…