De superstar en lacrosse à remplaçant de luxe de Steph Curry : l’incroyable parcours de Pat Spencer en NBA

Une moustache soignée, des joues rondes, un maillot un peu moulant et un numéro insolite dans le dos (61). Vu de loin, Pat Spencer ressemble à un personnage sorti d’une sitcom et qui s’incruste dans des matches de basket de haut niveau. Mais les Golden State Warriors, en l’absence de leur superstar Stephen Curry, semblent avoir misé sur le bon cheval avec Pat Spencer, remplaçant de luxe, qui a découvert la NBA à 27 ans.

Les portes du basket, son sport favori, lui sont pourtant restées fermées pendant un temps. Le natif du Maryland mesurait à peine 1,60 m à 15 ans et n’avait même pas été retenu dans l’équipe de son lycée, à Baltimore. La conséquence ? Il s’est rabattu sur le lacrosse, ce sport d’équipe millénaire inventé par les peuples autochtones d’Amérique du Nord, qui se joue sur une pelouse et consiste à envoyer une balle dans les cages adverses avec une crosse, munie d’un filet.

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Choisi en N.1 à la draft de lacrosse, il a finalement refusé

«Le basket et le lacrosse sont très similaires, il faut essayer d’attirer un adversaire et de trouver ses coéquipiers démarqués», a commenté Spencer, meneur de jeu au physique tanké (1,88 m, 92 kg). Doté de qualités athlétiques insoupçonnées, l’Américain est aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs joueurs universitaires de l’histoire du lacrosse à Loyola (Maryland).

Il a ainsi été logiquement choisi avec le premier choix de la draft 2019 de la Premier Lacrosse League (PLL), le championnat professionnel. Mais les Archers de l’Utah, qui l’avaient choisi, n’ont jamais vu sa belle moustache sur leur terrain puisqu’il a tout plaqué pour le basket. «Si tu as une passion, il faut la suivre», jure Spencer, brièvement passé par l’Allemagne (Hambourg) avant de passer par la G-League, l’antichambre de la NBA, puis de signer de petits contrats aux Golden State Warriors.

«Je suis ce type d’enfoiré»

«Pat est un sacré joueur de basket, loue Draymond Green, quadruple champion NBA avec Golden State. Je sais qu’il n’en a pas l’air comme ça. Le N.61 ne l’aide pas. Mais c’est un des gars les plus coriaces de l’équipe, et je m’inclus dedans.» Après de maigres apparitions en fin de saison 2023-24 (6 matches) et une fine progression la saison suivante (39 matches, 6 minutes de moyenne), Spencer a profité ces derniers jours de l’absence sur blessure de Stephen Curry pour se révéler. Les ingrédients : un tir fiable, une confiance débordante, une énergie contagieuse et un soupçon de provocation.

Il a inscrit 17, 16, 19 et 12 points sur ses quatre derniers matches, jouant même le rôle de héros dans une victoire face aux Cleveland Cavaliers (99-94, 12 points dans le dernier quart-temps). «C’est génial de voir un gars qui a dû se battre pour tout pour enfin avoir son moment et non seulement le saisir, mais l’attraper à la gorge», s’est réjoui son entraîneur Steve Kerr, qui a conduit les États-Unis à l’or olympique l’an dernier à Paris.

Face aux Sixers de Philadelphie (défaite 98-99), il s’était fait remarquer après un panier à trois points en lâchant : «Je suis ce type d’enfoiré.» La phrase est devenue virale sur les réseaux sociaux et au-delà. De quoi amuser Steve Kerr. «C’est bien ce type d’enfoiré, c’est devenu une évidence. Désolé, j’ai le droit de dire ça ?»