C’est une attaque israélienne de plus contre l’UNRWA. L’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, interdite d’exercice sur le territoire de l’État hébreu depuis le début de l'année, a fait l'objet d'une perquisition lundi 8 décembre au matin. La police israélienne s'est rendue au siège de l'UNRWA à Jérusalem-Est, territoire occupé et annexé.
Il n'y avait pas d'employés de l'UNRWA présents à Jérusalem au moment de cette perquisition, car les activités de l'agence ont été déplacées à Amman, en Jordanie, au début de l'année. Seuls une société de sécurité et des vigiles étaient sur place, mais n'ont bien entendu pas pu s'opposer.
Le "droit au retour" en ligne de mire ?
C'est donc depuis la Jordanie que l'un des porte-parole de l'UNRWA, Jonathan Fowler, a suivi la perquisition. "C'est une pénétration de force dans des locaux d'une agence des Nations Unies. Ça va totalement à l'encontre du droit international", réagit-il. "Qui peut dire que ça ne va pas toucher d'autres agences des Nations unies demain, dans deux semaines, et ensuite éventuellement, aux consulats des pays qui, entre guillemets, 'posent problème' ?", qu'inquiète Jonathan Fowler.
"C'est très grave pour le multilatéralisme et pour la diplomatie internationale."
Jonathan Fowlerà franceinfo
"On peut dire que c'est, effectivement, pour nous virer de la scène, pour ensuite s'attaquer à la grande problématique du statut de réfugié", prédit le porte-parole de l'UNRWA. Le statut de réfugié d'une partie des Palestiniens leur ouvre en effet un "droit au retour" sur des terres dont ils ont été chassés en 1948 à la création de l'État hébreu. Une situation insupportable pour l'actuel gouvernement de Benyamin Nétanyahou. Vendredi 5 décembre, l'Assemblée générale de l'ONU avait renouvelé le mandat de l'UNRWA pour trois ans. De quoi, peut-être, expliquer le coup de colère israélien et la perquisition de ce lundi matin.