"On réclame" la vaccination totale "depuis un bon moment", a déclaré Christian Convers, le secrétaire général de la Coordination Rurale, dimanche 7 décembre sur franceinfo. Il se réjouit que la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, ouvre la porte à la question d'une vaccination totale du cheptel français. Une réunion avec tous les acteurs de la profession aura lieu mardi pour aborder cette question, lors du Parlement de l'élevage.
Cette solution n'est, en revanche, pas privilégiée par Jeanne Brugère-Picoux, vétérinaire et professeure honoraire de l'École nationale vétérinaire d'Alfort, également interrogée par franceinfo ce dimanche. "Il n'y a plus de cas dans les deux premiers départements touchés", la Savoie et la Haute Savoie, depuis fin août. Pour Jeanne Brugère-Picoux, "cela veut dire que quand on applique la réglementation, on résout le problème".
"Tout le monde ne respecte pas" les règles en vigueur
Alors que Christian Convers assure que la ministre de l'Agriculture "est incapable de répondre" sur la question des animaux vaccinés et contaminés, comme dans le Doubs, la vétérinaire lui répond que "c'était un élevage où le virus est arrivé alors que l'immunité vaccinale n'était pas atteinte", ce qui explique la contamination. Dans ce contexte, abattre tout le troupeau était "essentiel" pour ne pas laisser le temps à la maladie d'évoluer et de toucher d'autres animaux via les insectes hématophages (qui se nourrissent de sang).
"Monsieur Convers n'est pas un scientifique", poursuit Jeanne Brugère-Picoux. "La première chose qu'il devrait dire, c'est de ne pas déplacer les animaux. S'il y a une contamination sur des longues distances, c'est parce que les gens ont déplacé des animaux infectés. C'est évident que tout le monde ne respecte pas" les règles en vigueur, ajoute la vétérinaire. Pour elle, la vaccination préventive "est une solution mais une solution coûteuse qui devrait être justifiée".