Nouvelles discussions entre les émissaires de Trump et des responsables ukrainiens en Floride

Américains et Ukrainiens se retrouvent, jeudi 4 décembre, dans les environs de Miami, en Floride, pour de nouvelles discussions alors que Washington cherche à faire adopter un plan pour mettre fin à la guerre déclenchée par l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie en février 2022.

De retour de Moscou, où ils ont rencontré Vladimir Poutine mardi sans résultats apparents, l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ainsi que son gendre Jared Kushner, doivent s'entretenir avec le principal négociateur ukrainien Roustem Oumerov, selon un responsable américain sous couvert de l'anonymat. 

Des délégations américaine et ukrainienne s'étaient déjà retrouvées dimanche près de Miami, en présence alors du secrétaire d'État américain Marco Rubio. Mais la recherche d'un compromis est très difficile, et sur le front l'armée russe continue d'avancer lentement malgré des pertes considérables.

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Les deux envoyés de l'administration Trump se sont entretenus mardi pendant plus de cinq heures avec le président russe. Évoquant une "très bonne rencontre", Donald Trump a assuré mercredi que Vladimir Poutine voulait "mettre fin à la guerre".

En déplacement en Inde jeudi, ce dernier a estimé que les négociations en cours étaient "complexes", mais qu'il fallait s'y "engager" plutôt que de les entraver, dans un entretien diffusé par une chaîne de télévision indienne. "Parvenir à un consensus entre des parties en conflit n'est pas chose aisée, mais je crois que le président Trump s'y emploie sincèrement", a-t-il dit, selon des propos traduits par India Today. "Je pense que nous devons nous engager dans cet effort plutôt que d'y faire obstruction", a-t-il ajouté, faisant allusion aux Européens que Moscou accuse de vouloir empêcher un accord.

Levée partielle des sanctions

Alors qu'il avait renforcé dernièrement les sanctions contre Moscou, le gouvernement américain a annoncé jeudi qu'il en suspendait une partie visant notamment le géant russe Lukoil pour permettre aux stations-services situées en dehors de Russie de continuer à fonctionner.

Les transactions impliquant ces stations-services sont autorisées "pour éviter de pénaliser" leurs clients et fournisseurs, et à condition que les recettes ne soient pas transférées en Russie, selon une publication du ministère américain des Finances. La dérogation court jusqu'au 29 avril 2026.

Fin octobre, pour faire pression sur la Russie, les États-Unis ont inscrit les deux plus grands producteurs de pétrole russes, Lukoil et Rosneft, sur leur liste noire des entités sanctionnées. À Pékin jeudi, le président français Emmanuel Macron a pressé son homologue chinois Xi Jinping d'œuvrer à la fin de la guerre en Ukraine, mais a entendu son hôte rejeter fermement toute part de responsabilité dans la poursuite de la crise ukrainienne.

Pour sa part, la Turquie a appelé la Russie et l'Ukraine à "laisser les infrastructures énergétiques en dehors de la guerre", après des attaques ukrainiennes contre un terminal pétrolier russe et des navires de la flotte fantôme utilisée par Moscou pour contourner les sanctions occidentales.

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L'Allemagne a promis de son côté jeudi une aide supplémentaire de 100 millions d'euros à l'Ukraine pour réparer ses infrastructures énergétiques attaquées par la Russie, mais veillera "strictement" à son utilisation, en plein scandale de corruption qui ébranle le gouvernement de Kiev.

Enfin, l'Ukraine a accusé jeudi la Russie d'envoyer vers des camps de "rééducation" en Corée du Nord des enfants ukrainiens "enlevés" par Moscou dans les territoires occupés par l'armée russe. L'Ukraine accuse la Russie d'avoir enlevé au moins 20 000 enfants ukrainiens depuis le début de l'invasion et ajoute que seuls 1 850 d'entre eux ont pu être récupérés.

Avec AFP