Un contrôle mené dans un hôtel parisien du Ve arrondissements a conduit à la découverte de 41 animaux naturalisés. Dix-neuf d’entre eux, classés comme espèces protégées, ont finalement été saisis ce lundi.
Passer la publicité Passer la publicitéLe carnaval des animaux. Le 1er décembre, les agents de la brigade de surveillance intérieure de Paris Nord ont saisi 19 animaux empaillés dans un hôtel de luxe du Ve arrondissement. Les pièces appartiennent à des espèces protégées par la Convention de Washington (Cites), qui encadre strictement leur commerce.
L’enquête débute en juillet. Après un travail préparatoire de renseignement, les douaniers inspectent un hôtel haut de gamme du centre de Paris, accompagnés d’un expert du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN). Dans le hall comme sur les six étages, ils recensent 41 spécimens taxidermisés susceptibles d’être soumis à la réglementation Cites.
Sans pouvoir trancher immédiatement, ils laissent les pièces sous la garde du gérant, qui assure disposer des documents nécessaires, raconte le Parisien, une information confirmée par le Figaro.
«Paris constitue un terrain propice à ce type de constatations»
L’expertise rendue à l’automne par le MNHN confirme que 19 de ces animaux relèvent bien d’espèces protégées. Parmi eux : une aigrette garzette, proche du héron, un autruchon, un milan royal, un crocodile du Nil, plusieurs touracos, des petits oiseaux d’Afrique, un varan ou encore trois têtes de markhor, un animal cousin de la chèvre. Une tête de bouquetin ibérique, protégée par la réglementation française, fait également partie de la saisie.
Les 21 autres spécimens, non protégés ou couverts par des justificatifs recevables, ont été restitués. Selon la Direction générale des douanes, « Paris constitue un terrain propice à ce type de constatations, en raison du nombre d’antiquaires, de brocantes et d’établissements susceptibles d’exposer des animaux naturalisés ».
Depuis le début de l’année, la direction régionale de Paris a relevé 29 affaires liées aux espèces protégées, concernant notamment de l’ivoire, des peaux de reptiles, des tortues ou encore des requins. Les agents sont également intervenus pour des animaux vivants, comme un perroquet Amazone découvert illégalement en octobre, ou un trafiquant intercepté gare de l’Est en février avec une vingtaine de reptiles.
Au total, au moins 4000 espèces animales et végétales sont aujourd’hui touchées par le trafic mondial, dont plus de 3000 répertoriées par la Cites. Les spécimens saisis dans la capitale sont en général confiés au Muséum ou à l’Office français de la biodiversité (OFB).