Il ne reste plus que deux gros mois aux organisateurs des JO-2026 (6-22 février) pour dissiper les nuages qui s'accrochent à leurs Jeux, au snowpark de Livigno, sur les chantiers d'une télécabine à Cortina et d'une patinoire à Milan.
C'est un moment fort avant chaque JO: la flamme, allumée à Olympie, va rallier jeudi Rome, avant de parcourir l'Italie pendant 60 jours jusqu'à son arrivée à Milan pour la cérémonie d'ouverture.
Passer la publicitéSi le pays commence, timidement, à se parer des couleurs de Milano Cortina 2026, leurs organisateurs n'ont pas de temps à perdre pour que les sept sites, entre Lombardie, Vénétie et Trentin Haut-Adige, de ces Jeux volontairement «éclatés» pour en réduire le coût, soient prêts.
Et comme le veut une autre tradition olympique, ce contre-la-montre n'échappe pas aux rumeurs et inquiétudes.
Si le comité d'organisation se refuse à commenter les informations les plus alarmistes, le CIO a admis mercredi une forme de «pression» selon son directeur exécutif des Jeux, Christophe Dubi.
«Sur un dispositif olympique, vous le savez si vous avez connu Paris-2024, des ’’objets’’ sont livrés tard, parce que c'est la nature même de ce business-là, les investissements les plus importants se font lors des derniers mois», a-t-il rappelé en marge d'une visite en Savoie et Haute-Savoie où auront lieu les JO-2030.
« Pas mal de retard »
Michel Vion
Parmi les installations où seront attribués les 116 titres olympiques, deux focalisent l'attention: le snowpark de Livigno pour les épreuves de ski freestyle et snowboard et la principale patinoire pour le hockey sur glace à Milan.
Passer la publicitéPour Livigno, le secrétaire général de la Fédération internationale de ski (FIS), Michel Vion, a tiré le signal d'alarme.
«Il y a pas mal de retard sur le système de neige artificielle qui n'est encore pas finalisé. Apparemment, la retenue collinaire est finie mais ils n'ont pas eu les autorisations pour remplir le lac encore», a-t-il expliqué à l'AFP en début de semaine.
Or sans neige artificielle, impossible de construire les imposants modules, sauts et autres tremplins.
L'utilisation des canons à neige devrait pouvoir débuter en milieu de semaine prochaine, a toutefois assuré à l'AFP la SiMiCo, la société d'État de livraison des ouvrages olympiques, chargée notamment de la construction du bassin pour les alimenter.
«Les basses températures qui règnent à Livigno nous placent dans une situation de tranquillité absolue», a insisté son patron Fabio Massimo Saldini.
Passer la publicitéLa Fédération internationale de hockey sur glace est, elle, sur des charbons ardents à cause de l'Arena Santagiulia, salle omnisports hôte de la finale du tournoi olympique de hockey masculin, le 22 février, avec les stars de la NHL, de retour aux JO après douze ans d'absence.
«Les installations à Milan ne sont pas à la hauteur», a tempêté Luc Tardif, patron français du hockey mondial sur Radio Canada.
Le promoteur privé du projet, le groupe Eventim, a assuré à l'AFP que la patinoire, où travaillent «580 ouvriers sur deux ’’shifts’’», sera livrée en janvier, avec un mois de retard.
Vente de billets plafonnée
Les sept matches du Championnat d'Italie et de la Coupe d'Italie, des épreuves tests, ont été confirmés mercredi.
À Cortina d'Ampezzo, c'est une télécabine qui a pris du retard. La remontée mécanique, Apollonio-Socrepes, doit acheminer les spectateurs vers les épreuves de ski alpin féminin et désengorger la station chic des Dolomites.
Mais entre recours en justice et complexité géologique, le chantier n'a débuté qu'en juillet dernier. Les organisateurs ont donc décidé de limiter la vente de billets pour suivre les exploits des Shiffrin, Goggia et Vonn sur la légendaire «Olimpia delle Tofane».
«Ces travaux seront terminés pour les JO», a martelé M. Saldini.
«L'Italie sera prête», a insisté le patron de la SiMiCo, un brin lassé, en soulignant que sa société a «répondu présent» pour la patinoire de curling et la piste de bobsleigh, deux dossiers initialement complexes.
Longtemps présentée comme le point noir de ces JO, la piste de bobsleigh et luge, dont la construction a débuté tardivement, en février 2024, vient d'accueillir ses premières épreuves.
«Il n'y a aucun point négatif (...) Pour nous, les Jeux pourraient commencer demain», a assuré à l'AFP Matthias Böhmer, le directeur des compétitions de la Fédération internationale de luge.