Nice : une enquête ouverte pour «abus de confiance» et «blanchiment» au sein d’une mosquée

Le parquet de Nice (Alpes-Maritimes) a ouvert une enquête pour «abus de confiance» et «blanchiment» au sein d’une grande mosquée de l’ouest de la ville, au cœur de plusieurs controverses ces derniers mois. Les investigations ont été confiées au service local de police judiciaire, indique au Figaro le procureur de la République Damien Martinelli.

En septembre, le quotidien régional Nice-Matin avait révélé que 126.000 euros en espèces avaient été retrouvés au sein même de la mosquée En-nour, suscitant tensions et incompréhension chez les fidèles et les responsables du culte. L’enquête judiciaire a été ouverte après un signalement sous la forme d’un article 40 du préfet des Alpes-Maritimes Laurent Hottiaux, s’appuyant sur les révélations de la presse locale sur cette grosse somme d’argent conservée au sein du lieu de culte.

Passer la publicité

Le président de la mosquée, Adil Echaoui, par ailleurs ancien trésorier, a alors suspecté son imam salarié, Mahmoud Benzamia, d’être à l’origine d’anomalies comptables. Des milliers d’euros manqueraient. Le prédicateur s’inscrit en faux, assurant par l’intermédiaire de son avocat qu’il ne s’agit que des dons récoltés depuis plusieurs années lors des traditionnelles quêtes.

Tutelle

La mosquée En-nour est placée sous tutelle depuis mi-octobre et pour au moins six mois après une procédure en justice entreprise par le président Adil Echaoui, désormais en froid avec l’imam Mahmoud Benzamia. Ce dernier avait suscité la polémique en avril dernier en expliquant à la télévision algérienne que Nice était une ville «haineuse et raciste», dénonçant ensuite une traduction «maladroite» de l’arabe.

En-nour avait ouvert dans la technopole de la plaine du Var en 2016 après dix ans de controverses et de procédures judiciaires. Le maire de Nice Christian Estrosi (Horizons) s’était opposé à la construction de cette mosquée, soupçonnant un financement étranger de l’Arabie saoudite. La justice avait finalement classé l’affaire.

Plus récemment, le projet d’une école coranique dans le centre-ville, dépendante de l’institut En-nour, a aussi été évoqué et a suscité des interrogations, mais aucune déclaration en ce sens n’a été reçue, assure sur ce point la préfecture au Figaro.

Dans les Alpes-Maritimes, le nombre de musulmans pratiquants est estimé à près de 30.000 avec de nombreux ressortissants algériens, tunisiens et marocains.