La collection des métiers d'art 2026 de Chanel défile dans le métro de New York

Pour sa première collection métiers d'art, Matthieu Blazy a choisi de la faire défiler mardi 2 décembre dans le métro new-yorkais : "Le métro de New York appartient à tout le monde. Étudiants et acteurs du changement, politiciens et adolescents, tout le monde l'emprunte. On y fait des rencontres énigmatiques et merveilleuses, on y croise des figures pop et éclectiques. Chacun va quelque part, chacun a un look singulier. Comme dans un film, ce sont les héros de leur propre histoire", a expliqué le directeur artistique des activités mode de Chanel.

Ce n'est pas la première fois que la maison vient présenter une collection aux États-Unis : les métiers d'art Paris-New York dans la boutique Chanel de la 57th Street en 2005, la croisière sous la voûte de la gare Grand Central en 2006, les métiers d'art Paris-New York dans un temple égyptien reconstitué au MET en 2018...

Chanel est la seule des maisons de mode à présenter depuis 2002 les collections métiers d'art mettant en lumière les savoir-faire d'exception. Depuis 1985, elle a acquis plus d'une quarantaine de maisons d'artisanat qui manquaient de financement, situées en France, en Italie, en Espagne, en Écosse... En France, elles sont installées dans un espace dédié aux artisans du luxe, le 19M en référence à l'arrondissement parisien où il est situé ainsi qu'à la date d'anniversaire de Gabrielle Chanel (19 août).

Selon la maison, le métro incarne la "sub(way)-culture Chanel" où l'ordinaire devient extraordinaire avec le concours des maisons d'art. La collection met en scène une galerie de personnages : femmes du monde et super-héroïnes, ados et retraités, working girls et performeuses, et mamans pressées.

Des extravagances art déco des années 1920 aux années 2020

Cette histoire d'amour entre Paris et New York allie les savoir-faire des maisons d'art du 19M et des inspirations pop : issue des archives et reconfigurée, une robe art déco associe les broderies de Lesage aux franges de plumes de Lemarié qu'une garçonne porte avec un pantalon chino.

Les univers se mêlent : les silhouettes de chaque quartier, l'idée de "jungle urbaine" et les animaux présents dans la ville. Ainsi un tweed flammé aux motifs léopard a été réalisé par Lesage et tissé à la main, le tissu d'une robe combinaison taillée en biais, façon années 1930, est orné de poissons scintillants – un motif art déco – réalisés par l'Atelier Montex, une jupe tulipe aux motifs léopard peints à la main est dotée de franges dont chaque pétale a demandé plusieurs jours de travail aux artisans de Lemarié... et même des doublures en soie peintes à la main arborent des motifs évoquant New York, comme Coco Chanel promenant son chien aux pieds de la skyline.

Côté accessoires, on note un sac classique à rabat en cuir, incrusté d'écailles dorées, des minaudières à secrets, des sacs-cacahuètes et pommes émaillées comme des souvenirs touristiques revisités. Au pied des classiques slingback, façonnées à la main par Massaro, sont en chevreau – tels que conçus par Coco Chanel – ou, version contemporaine, en shearling (peau de mouton) à imprimé animal tacheté. Et pour les bijoux, des cabochons de verre aux allures de glaçons côtoient des colibris art déco façonnés par les orfèvres de Goossens.