Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, «première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban».
Netanyahou «a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban», indique un communiqué de son bureau. Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu. Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban. De son côté, le Liban a annoncé mercredi que, à la demande des Etats-Unis, un civil allait désormais diriger la délégation le représentant dans le mécanisme chargé de surveiller le cessez-le-feu avec Israël entré en vigueur il y a un an.
Passer la publicitéAccusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah. Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.
«Il n’y aura pas de calme au Liban sans sécurité pour Israël»
«Le président Joseph Aoun a décidé de charger l’ancien ambassadeur Simon Karam de présider la délégation libanaise aux réunions du mécanisme», a annoncé la porte-parole de la présidence libanaise Najat Charafeddine. Elle a précisé que cette décision avait été prise «suite à la demande des Etats-Unis (...) et après avoir été informés qu’Israël acceptait de joindre un membre non militaire à sa délégation».
En novembre, l’émissaire américain Tom Barrack avait estimé que des négociations directes entre le Liban et Israël pourraient être la clé pour réduire la tension, alors qu’Israël a intensifié ces dernières semaines ses frappes sur le Liban en dépit du cessez-le-feu.
Il n’y aura «pas de calme» au Liban sans sécurité pour Israël, avait déclaré le ministre de la Défense israélien Israël Katz le 26 novembre. «Nous ne permettrons aucune menace contre les habitants du nord (d’Israël), et une pression maximale continuera à être exercée et même s’intensifiera», avait-il dit devant le Parlement israélien, avançant pour preuve «l’élimination» quelques jours plus tôt à Beyrouth du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai. Le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, a déclaré le 28 novembre que son mouvement se réservait «le droit de répondre» en temps voulu à cet assassinat.
Passer la publicitéUne première réunion de surveillance du cessez-le-feu
Des responsables civils libanais et israélien participent dans le même temps et pour la première fois mercredi à une réunion du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu dans le sud du Liban, a indiqué une source proche des participants à l’AFP. La réunion se tient au siège des forces de l’ONU à Naqoura, une localité du sud du Liban frontalière d’Israël.