Budget de la Sécurité sociale : "On ne peut pas vouloir réduire le déficit et ne pas voter ce budget", répond Amélie de Montchalin à Édouard Philippe

"On ne peut pas vouloir réduire le déficit et ne pas voter ce budget", répond sur France Inter la ministre de l'Action et des Comptes publics Amélie de Montchalin à Édouard Philippe, le président d'Horizons. En l'état, "on ne peut pas voter pour" le projet de budget de la Sécurité sociale, a jugé Édouard Philippe mardi 2 décembre devant les députés de son parti, pourtant alliés du gouvernement.

Amélie de Montchalin, qui a été secrétaire d'État lorsqu'Édouard Philippe était Premier ministre, assure qu'il est attaché à "l'importance d'avoir des comptes publics en ordre". Or, "ceux qui veulent réduire le déficit savent que s'il n'y a pas de budget de la Sécurité sociale, il y aura plus de déficit", souligne la ministre. "Ce budget, s'il n'est pas voté, et je veux le dire avec beaucoup de calme, mais surtout de gravité, c'est 29 milliards de déficit, s'il est voté, c'est 6 à 9 milliards de déficit en moins."

Les négociations vont se poursuivre

Le vote aura lieu mardi 9 décembre. Il reste du temps pour "négocier", assure Amélie de Montchalin, qui espère faire changer d'avis tous ceux qui ne comptent pas voter ce budget. "Ce n'est pas nous le sujet", insiste-t-elle, "ce qui est en jeu, ce n'est pas de savoir si on lâche ou pas le gouvernement, ce qui est en jeu, c'est est-ce qu'on lâche les Français et est-ce qu'on lâche le déficit".

La ministre de l'Action et des Comptes publics met aussi en avant que s'il n'y a pas de budget, le gouvernement "sera obligé de prendre des décrets, ce sera très antidémocratique", constate-t-elle. "Je pense que dans une démocratie, les parlementaires sont là pour voter et qu'ils ont dans leurs mains, mardi prochain, un bulletin de vote qui a une immense valeur", poursuit-elle. Aussi, "si la France se réveille le 1ᵉʳ janvier" sans budget, "on aura une crise, un affaiblissement", met-elle en garde. "Qui se réjouira ? Ceux qui veulent notre échec. Ce n'est pas ce que nous devons faire. Nous avons la responsabilité de réussir", insiste la ministre.