À une poignée de jours de rejoindre la capitale pour y défier le Paris Saint-Germain en Ligue 1 (samedi 21h), Moussa Al-Tamari s’est accordé une pause Coupe du monde, entre deux leçons de français pour celui qui vit dans le pays depuis deux ans. L’ailier du Stade Rennais, considéré comme l’un des meilleurs footballeurs jordaniens de l’histoire (70 sélections, 21 buts), se souvient encore très bien du 5 juin dernier.
Ce petit pays du Moyen-Orient aux 10 millions d’habitants s’était, avec notamment une passe décisive d’Al-Tamari, imposé à Oman (0-3) et avait décroché son billet pour la Coupe du monde 2026, la première à 48 équipes. L’ancien Montpelliérain, 28 ans, aura un œil attentif sur le tirage au sort ce vendredi. Sa sélection, membre du chapeau 4, va enfin se frotter à ce qui se fait de mieux sur la planète football. Et créer des souvenirs impérissables, elle l’espère.
Passer la publicitéLE FIGARO - Vous allez jouer la Coupe du monde. Qu’est-ce que cela vous fait ?
MOUSSA AL-TAMARI - C’est un sentiment spécial, incroyable. C’est une première, c’est historique pour nous, pour la Jordanie. C’est difficile à décrire. Je pense que ça sera encore autre chose en juin quand on arrivera aux États-Unis pour jouer.
Vous vous êtes qualifiés après avoir gagné à Oman en juin dernier (0-3). Comment c’était dans le vestiaire ?
C’était fou ! La Fédération de Jordanie de football était là, le prince aussi
(Hussein ben Abdallah, prince héritier de Jordanie et fils du roi Abdallah II). Nous avons fêté ça à Oman, puis à nouveau après notre retour en Jordanie. C’était incroyable à l’hôtel. Nous n’avons pas dormi de la nuit. (rires)
Que représente une qualification à la Coupe du monde pour la Jordanie ?
Passer la publicitéC’est très important, on en rêvait depuis tant d’années et on l’a enfin fait. Le plus important désormais, c’est de continuer ainsi. Oui, on va à la Coupe du monde, mais nous devons y faire de bonnes choses.
Quelle est l’importance du football en Jordanie ?
C’est le premier sport là-bas, le plus populaire. Tout le monde s’intéresse au football, tout le monde regarde l’équipe nationale. Le niveau est pas mal en club, mais c’est encore mieux en sélection.
Les gens au pays nous voient comme des héros.
Moussa Al-Tamari, international jordanien du Stade Rennais.
Auriez-vous pu imaginer plus jeune que vous joueriez une Coupe du monde un jour ?
Oui. Comme je l’ai dit, c’était mon rêve pour moi qui suis en sélection depuis 2016. On a connu des échecs en éliminatoires mais on a continué à y croire.
Passer la publicitéSentez-vous un regard différent sur vous et l’équipe nationale depuis votre qualification ?
Clairement, puisque c’est une qualification historique pour nous. C’est génial, les gens au pays nous voient comme des héros. Je pense qu’on a ouvert la porte pour les générations futures, afin que cela se répète.
Discutez-vous du tirage au sort avec des coéquipiers rennais que vous pourriez croiser au Mondial ? (Samba, Frankowski, Seidu, Fofana, Embolo...)
Pour être honnête, non. On est concentré sur le match important qui nous attend ce week-end. Jouer contre la France ? Oui j’aimerais bien, ce serait sympa pour moi qui suis là depuis cinq ans. Évidemment je suivrai le tirage, même si je ne sais pas comment ça se passera car on sera peut-être dans le train en chemin vers Paris. On verra bien avec qui on tombera, et ensuite on tâchera de faire de notre mieux pour continuer à écrire l’histoire à la Coupe du monde.