«À Nantes, Noël est devenu un gros mot» : le candidat de la droite aux municipales dénonce le «délire woke» de la mairie

«À Nantes, Noël est devenu un gros mot» : le candidat de la droite aux municipales dénonce le «délire woke» de la mairie

Sujets
Uranie, muse du théâtre Graslin, l’une des figures de La nuit je vois, l’installation de Vincent Olinet disséminée dans le centre-ville de Nantes (Loire-Atlantique) à l’occasion des dernières éditions du Voyage en Hiver. Philippe Piron, Le Voyage en Hiver

Défendues depuis 2022 par les socialistes, les illuminations «festives et créatives» du centre-ville nantais font bondir la tête de liste de la droite et du centre, premier critique de ces «décorations déconnectées, parfois incompréhensibles, qui ne racontent plus Noël».

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La bataille des illuminations de Noël est rallumée. Deux ans après la polémique soulevée par les décorations du centre-ville de Nantes, la singulière mise en beauté des places et des artères commerçantes de la cité des ducs fait à nouveau l’actualité, à trois mois des élections municipales. À peine inauguré, fin novembre, le dispositif a été vivement critiqué par le candidat de la droite et du centre, Foulques Chombart de Lauwe (Les Républicains), qui ne goûte guère la place accordée à la création contemporaine, aux dépens des traditionnels océans de guirlandes et des forêts de sapins chargés de boules poudrées.

«Cela fait trois ans qu’on essaie de nous priver de Noël. À Nantes, Noël est devenu un gros mot», s’est indigné Foulques Chombart de Lauwe, dans une publication diffusée le 27 novembre sur ses réseaux sociaux, taclant au passage les motivations «idéologiques» de la maire socialiste de Nantes, Johanna Rolland. «On a remplacé la magie de Noël par des installations qui n’ont plus rien à voir avec cette tradition. Des décorations déconnectées, parfois incompréhensibles, qui ne racontent plus Noël», a précisé l’élu municipal.

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«Délire woke»

Foulques Chombart de Lauwe a illustré son propos de quelques sections de l’installation La nuit je vois, du plasticien Vincent Olinet, une œuvre changeante formée notamment d’évocations sculpturales du patrimoine nantais, de lampions et de façades éclairées de cyan, de magenta et de blanc chaud. Réaménagée chaque année depuis 2022, dans le centre de Nantes, l’installation figure à nouveau au programme de la nouvelle édition du «Voyage en hiver», décrit par l’office touristique de l’agglomération comme une réinvention, par les artistes, «de l’hiver et des fêtes de fin d’année». Avec, il est vrai, quelques guirlandes en plus. «On voit bien qu’un effort a été fait cette année mais, ça, c’est juste pour capter un peu de votes. Ne vous y trompez pas : dès l’année prochaine, ils repartiront dans un délire woke», balaie Foulques Chombart de Lauwe.

Johanna Rolland n’a pas tardé à réagir, en se mettant en scène sur le traditionnel marché de Noël, installé comme chaque année place Royale, dans le centre-ville de Nantes. Posant à côté du Père Noël, l’édile s’est également fendue d’un post Instagram, sur fond de Mariah Carey, souhaitant - il n’est jamais trop tôt - un «joyeux Noël à toutes et à tous», assorti d’émoticônes de cadeau, de sapin et d’un smiley festif en bonnet de Noël. Sur un ton plus sérieux, son équipe de campagne a diffusé, mardi, un communiqué pour prendre la défense des «illuminations festives et créatives qui égayent la ville» et condamner les «vidéos tronquées, montées sur des musiques lugubres» du candidat des Républicains, soutenu dans sa campagne par Renaissance, le Modem et le parti Horizons.

La maire de Nantes avait défendu, en 2023, une édition décriée du «Voyage en hiver», présentée comme une «fête de la créativité». La quasi-disparition des guirlandes et des illuminations traditionnelles en ville avait suscité un tollé - et de ponctuels problèmes d’insécurité. La collectivité avait corrigé le tir l’année suivante, avec un meilleur équilibre entre les décorations contemporaines et traditionnelles. Inaugurée le 22 novembre, par un concert à la cathédrale de Nantes, la 4e édition du «Voyage en hiver» s’inscrit dans cette même lignée. Elle reprend en particulier les pièces majeures des éditions précédentes, tels que l’installation de Vincent Olinet ou encore la Petite maman Noël de Virginie Barré. Une autre réinvention - féministe, cette fois - du Noël de carte postale.