Dermatose nodulaire : les agriculteurs en colère bloquent des routes et des rails

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Nouveau mode d'action pour faire entendre leur colère : à l'aide de bottes de paille, des agriculteurs bloquent une ligne de chemin de fer pour empêcher la circulation des trains entre Toulouse et Narbonne. Le trafic est fortement perturbé. Toujours la même revendication : ils refusent l'abattage systématique des troupeaux touchés par la dermatose nodulaire. "Moi, je suis jeune agriculteur. Si j'ai la maladie, je ne sais pas si vraiment je pourrai continuer à faire ce métier", déclare un éleveur.

Partout en France, la mobilisation prend de l'ampleur. Dans le Gard, sur l'A9, au petit matin, des files de camions bloqués, des voitures obligées de faire demi-tour. Sur place, si certains automobilistes comprennent la colère des éleveurs, d'autres s'agacent : "Ça fait pratiquement 30 minutes que je suis sur le péage, j'attends, je ne sais pas pourquoi on est bouchonnés. Je les comprends, ils se plaignent, c'est tout à leur honneur, mais ça nous pénalise aussi, parce que nous, on est à notre compte. Si on ne travaille pas, il n'y a pas de rentrée d'argent."

Le contrôle des camions

Même situation près de Bordeaux (Gironde) sur l'A63. Ici, la ministre de l'Agriculture n'a pas convaincu. Elle a annoncé plus de vaccins, mais pour les agriculteurs, c'est encore insuffisant. "C'est mieux que rien. On ne peut pas le nier. Le problème, c'est que s'il y a un cas en Gironde ou en Charente, comment ça se passe ? On repart sur de l'abattage total et on attend encore des vaccins ? Il faut arrêter le délire", assène Vincent Collineau, co-président de Coordination Rurale 33.

Des agriculteurs qui ont peur que la maladie se propage, comme en Île-de-France, où mardi 16 décembre au matin, de jeunes éleveurs tirent la sonnette d'alarme. "Je me sens en danger. J'ai un crédit maison, j'ai des factures à payer, je vais emmener mes enfants en vacances. Si ma patronne, demain, met la clé sous la porte, je vais faire quoi ?", s'inquiète Julien Pavan, un salarié agricole dans les Yvelines et membre des "Jeunes Agriculteurs".

Pendant ce temps, sur le territoire, les autorités contrôlent les camions transportant des animaux pour vérifier que le bétail ne provient pas de zones contaminées par la dermatose.