Dermatose nodulaire : le gouvernement fait appel aux vétérinaires de l'armée pour accélérer la vaccination

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À pleine vitesse lundi soir, une voiture percute un barrage et fait un tonneau en Gironde. Un deuxième véhicule heurte également l'obstacle. Deux femmes ont été blessées, dont une grièvement. Elles auraient emprunté un tronçon d'autoroute fermé près de Cestas et percuté un tas de sable déposé par des éleveurs de Gironde, en marge d'une manifestation organisée pour réclamer la fin de l'abattage des troupeaux contaminés par la dermatose.

"Personne ne veut voir son outil de travail et ses animaux partir comme ça. Les animaux, la relation qu'on a avec eux, ce n'est pas du matériel", assure Vincent Collineau, coprésident de la Coordination rurale de Gironde.

Des éleveurs qui ne décolèrent pas, partout en France, et davantage que la veille : 75 actions de blocage ont provoqué d'importants embouteillages. Près de Toulouse (Haute-Garonne), en plus de l'autoroute, les manifestants ont également déposé des bottes de paille sur une voie ferrée. La circulation des trains a dû être interrompue. "Parce qu'on ne sait pas, du jour au lendemain, si franchement tout ne va pas s'arrêter. Moi, je suis jeune agriculteur. Si j'ai la maladie, je ne sais pas si vraiment je pourrai continuer à faire ce métier", confie un éleveur.

750 000 bovins vaccinés dans les prochains jours

Même colère près de Béziers dans l'Hérault, où des dizaines d'agriculteurs ont mené une opération escargot pour bloquer la N9. Les éleveurs remettent en cause la stratégie vaccinale du gouvernement. "Votre protocole, il n'est pas bon. On va arrêter d'abattre. C'est une certitude. Il faut vacciner. Mais en France, on a toujours un train de retard", tance Benjamin Bajada, président de la Coordination rurale de l'Hérault.

Aujourd'hui, le gouvernement réaffirme vouloir accélérer la vaccination en appelant en renfort les vétérinaires de l'armée. "L'urgence absolue, précisément, c'est d'accélérer cette vaccination. Et pour cela, on a besoin de doses. On a besoin de lever un certain nombre de freins logistiques", a déclaré le Premier ministre, Sébastien Lecornu, à l'Assemblée nationale.

Dans les prochains jours, 750 000 bovins seront vaccinés. D'autres opérations de blocage sont prévues demain, mercredi 17 décembre, partout en France.