Le bilan est lourd. Une explosion d’origine inconnue survenue ce lundi soir dans un immeuble à Trévoux, dans l’Ain, a fait au moins six victimes, et tué deux enfants, a annoncé la préfecture du département. Les recherches d’éventuelles victimes supplémentaires se poursuivaient vers 20 heures, les autorités appelant également à éviter le secteur en raison d’un «risque pas encore écarté».
Au vu de la gravité des faits, la préfecture a déclenché le plan Novi, aussi appelé «ORSEC-Nombreuses Victimes». Ce plan d’urgence, destiné à définir l’organisation des différentes autorités face à une situation exceptionnelle ayant engendré de nombreuses victimes, a pour objectif de créer une «double chaîne» de commandement: l’une est centrée sur la gestion sur place du sinistre (incendie, attentat, effondrement...), quand l’autre, à distance, gère la logistique, la prise en charge des victimes une fois extraite du sinistre, ou l’arrivée d’éventuels renforts.
Passer la publicitéPoste médical avancé
En outre, le plan Novi hiérarchise les mesures à prendre selon les services (police, Samu, pompiers, militaires...), les victimes à traiter et, surtout, fait en sorte de préserver une réserve de moyens matériels et humains pour gérer d’autres sinistres pouvant survenir en conséquence. Il prévoit aussi l’installation d’un poste médical avancé à proximité, afin de prodiguer des soins d’urgence aux victimes avant leur extraction vers un hôpital traditionnel.
Le plan Novi est à distinguer par exemple du plan Blanc, également déclenché dans ce type de situation d’urgence, mais qui ne concerne que l’organisation hospitalière. Si le plan Novi ne peut être activé que lors d’une «situation à multiples victimes» (SMV), comme décrite par le ministère de l’Intérieur dans des recommandations (accident routier massif, terrorisme, avalanche, intoxications collectives...), il est généralement déclenché lorsqu’il y a une «potentielle évolution pouvant entraîner de nombreuses victimes», et lorsque l’afflux de victimes dépasse les moyens traditionnels de prise en charge.
Ainsi, le plan Novi a déjà été déclenché lors de l’effondrement d’une terrasse à Saint-Pierre, dans le Cantal, le 28 juillet 2024, qui a fait un mort et 40 blessés; lors de l’accident ferroviaire de Millas, le 14 décembre 2017; ou lors de l’accident de Puisseguin, en Gironde le 23 octobre 2015, qui avait fait 43 morts.
Le plan Novi fait partie d’un dispositif plus large nommé ORSEC, pour «organisation de la réponse de sécurité civile». On retrouve notamment le plan ORSEC «eau potable», ORSEC «électricité», ORSEC «hydrocarbure»... selon la situation qui le nécessite.