Dermatose nodulaire : en Savoie, quelles conséquences après l'abattage de cheptels au mois de juillet ?

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Depuis quelques semaines, l'étable a repris vie. Pierre-Jean Duchêne a pu reconstituer son troupeau d'une soixantaine de vaches laitières à Cessens (Savoie). Le jeune éleveur se souvient du traumatisme du mois de juillet. Tout son cheptel avait été abattu après la découverte d'un cas de dermatose. "Déjà, il y a eu tout ce qu'on a connu cet été : la pression, le choc psychologique. Quand tout s'effondre autour de nous, il faut bien rester là, debout, à tenir tout le monde", raconte-t-il.

Au mois de juillet, il avait tenté de s'opposer à l'abattage, soutenu par une mobilisation de ses collègues agriculteurs. Aujourd'hui, l'exploitation de Pierre-Jean Duchêne produit de nouveau du lait : "Aujourd'hui, on a atteint un niveau de production qui est le même que l'an passé. On fait plus de 30 kilos de lait par animal."

Une indemnisation encore partielle

À un kilomètre de là, une autre ferme est toujours vide. Claude Germain a lui aussi vu son troupeau abattu durant l'été pour cause de dermatose. Il partage la détresse de ses collègues du Sud-Ouest : "C'est traumatisant. On a vécu la même chose. On sait bien ce que c'est. Quand ce sont vos animaux, quand vous n'avez plus rien, ça fait drôle."

Proche de la retraite, l'éleveur pense reprendre des bêtes pour la production de viande, mais pas pour le lait. Il attend le versement d'un complément d'indemnisation. "L'indemnisation des bovins a touché à peu près 60%, mais la partie relative aux pertes d'exploitation, on a rien touché du tout", explique Claude Germain. En Savoie et Haute-Savoie, il n'y a plus eu de cas de dermatose depuis l'automne. Les contraintes sanitaires ont été allégées, mais les éleveurs restent prudents pour l'avenir et solidaires de leurs collègues confrontés aujourd'hui à la maladie.