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Leur colère s'amplifie. Dans la soirée du vendredi 12 décembre, au sud de Toulouse (Haute-Garonne), une centaine d'agriculteurs bloquent l'A64 en direction des Pyrénées. C'est un des plus gros barrages en cours. Dans toutes les têtes, une image choque : 207 vaches euthanasiées et chargées dans la matinée dans des camions benne en Ariège. Le cheptel, touché par la dermatose nodulaire, a été abattu.
"On est très inquiets"
Dans la soirée sur le barrage, les éleveurs se disent bouleversés. "On a passé deux, trois nuits, on n'a pas trop bien dormi. Le matin on se lève, et on a vraiment peur que ça soit nous, qu'on trouve une bête malade. On est très inquiets", confie l'un d'eux. "Aujourd'hui, si on fait abattre tous les élevages, vous allez avoir un paquet de suicides. On va repartir au suicide chez les agriculteurs", avance un autre.
Ils s'opposent à l'abattage systématique de tout le troupeau quand une seule vache est contaminée. C'est pourtant la position du gouvernement, réaffirmée fermement par la ministre de l'Agriculture dans l'après-midi. Autre mesure annoncée, l'élargissement de la zone de vaccination. La vaccination ciblée est défendue également par la FNSEA, le premier syndicat agricole. "J'ai entendu un certain nombre d'agriculteurs dire : 'Pour protéger nos troupeaux, il n'y a qu'à tout vacciner.' C'est probablement ce qui se passera si la maladie n'est pas sous contrôle. Ce n'est pas ce que nous souhaitons", a commenté Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA.
De nouvelles actions envisagées
Ces mesures, mises en place afin de faire face à la multiplication des cas de dermatose, sont loin de faire l'unanimité au sein du monde agricole. "Aujourd'hui, cette colère est assez révélatrice de ce qui se passe dans les campagnes en général. C'est un ras-le-bol général. La situation agricole est catastrophique. Notre gouvernement ne nous entend pas et, surtout, ne nous répond pas. Donc aujourd'hui, notre moyen, c'est d'agir et de leur faire comprendre qu'il faut modifier la méthode", dénonce Richard Ressot, le vice-président de la Coordination rurale de l’Allier.
La Coordination rurale et la Confédération paysanne appellent à de nouvelles actions dès samedi matin partout en France.