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Dimanche dernier, huit militaires apparaissent à la télévision béninoise. Un coup d'État contre le président Patrice Talon est en cours. Si le putsch est finalement déjoué, c'est notamment grâce au Renseignement français, déterminant. Patrice Talon, commandant de la Garde républicaine béninoise, l'affirme chez nos confrères de RFI et évoque le soutien de forces spéciales françaises : "Ces forces spéciales françaises, qui sont arrivées en fin de journée, ont concouru au ratissage après que l'armée a effectué ses frappes et que tout était terminé", a-t-il raconté.
Un ratissage avec un avion de reconnaissance, stationné à Cotonou. Les spécialistes aéronautiques l'ont suivi dimanche. On le voit survoler la capitale pendant plusieurs heures. À bord, des soldats français. Selon nos informations, ils étaient sur place au moment du putsch. Ils guident, dans leurs frappes, les troupes béninoises et nigériennes en première ligne. Les renseignements sont portés entre autres sur cette base militaire, celle des mutins. Y avait-il des soldats français au sol en appui ?
Interrogé ce matin, le colonel Guillaume Vernet, porte-parole de l’État-major des armées, est resté laconique : "Le président de la République a effectivement ordonné l'utilisation de moyens français, qui sont essentiellement des moyens d'observation et des moyens logistiques", a-t-il simplement reconnu.
Une aide plurielle ?
La France a aidé le Bénin au nom d'accords de coopération militaire. Les deux présidents se sont entretenus dimanche. Mais pas question, ni d'un côté ni de l'autre, de laisser penser à une quelconque ingérence. Sujet sensible en Afrique de l'Ouest. Selon cet expert, le Bénin n'était pas en capacité de contrer le putsch sans aide extérieure : "C'est le principe de précaution qui a sans doute guidé cette décision du gouvernement béninois de faire appel à des soldats, pas seulement des forces provinciales françaises, mais également d'autres pays", explique Oswald Padonou, directeur de programme à l'École Nationale Supérieure des Armées (ENSA) au Bénin.
Le Bénin reste l'un des derniers partenaires solides de Paris dans l'Ouest africain. La France joue les équilibristes sur le terrain de la coopération.