NOUS Y ÉTIONS - Invité par Laurent Joffrin pour une conférence-débat entre camarades dans un restaurant parisien, l’éditorialiste de Libération et France Inter a lancé une charge virulente contre les médias de Vincent Bolloré. Une manière de vengeance après la polémique mettant en cause son propre manque d’indépendance.
Drôle de cirque ! Une cinquantaine de têtes grisonnantes étaient assises là devant un verre de rouge, tandis que dans l’arène le journaliste Thomas Legrand, funambule d’un soir, s’essayait à un numéro de contorsionniste en se faisant passer pour la victime d’une cabale lancée par l’extrême droite. Laurent Joffrin, l’ancien patron de Libération, avait convié les lecteurs de son nouveau média d’opinion de centre gauche baptisé Le Journal pour débattre des «menaces sur l’info». Avec comme invité de marque l’animateur de France Inter, deux mois après la polémique autour d’un enregistrement clandestin où on l’entendait assurer à des responsables du PS qu’il milite pour empêcher Rachida Dati d’être élue maire de Paris.
Rendez-vous était donné ce jeudi 6 novembre, au «Cirque» donc, face au Centre Pompidou. Ce restaurant historique niché dans un vieil hôtel 18ème est connu pour son décor circassien : un immense clown y accueille les invités au pied de l’escalier, près du comptoir. Nous fûmes accueillis par Laurent Joffrin en personne, qui finissait une cigarette à l’entrée. Sous le chapiteau, de nombreux journalistes ou retraités de la presse ; la députée écologiste Dominique Voynet ; un ancien membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel ; quelques universitaires socialistes… Autour des tables de bistrot, on s’inquiétait ici de la percée mélenchoniste dans les sondages, là du succès des audiences de CNews.
Laurent Joffrin introduisit Thomas Legrand comme «un des journalistes les plus respectés…