Comment le Maroc a gagné à l’ONU la bataille du Sahara occidental
Directeur du Nouvel Observateur, Jean Daniel était un fervent admirateur de Hassan II. Un jour, le roi lui fit cette confidence : « Après la “Marche verte”, j’ai dit à mon fils : “Écoutez, si vous savez vous y prendre, je vous ai donné un siècle de tranquillité.” » La « Marche verte », c’est cet événement qui, il y a cinquante ans, marqua un tournant historique dans l’histoire du Maroc. Le 6 novembre 1975, à l’initiative du souverain, 350 000 Marocains déferlaient à pied, pacifiquement, vers le sud de leur pays. Direction le Sahara occidental. Un territoire désertique de 266 000 km2 longeant l’Atlantique, qui était encore une colonie espagnole, mais que le royaume chérifien revendiquait depuis son indépendance, en 1956. Si la confidence de Hassan II à Jean Daniel, rapportée par Gilles Perrault dans Notre ami le roi (Gallimard, 1990), traduisait bien le panache de son auteur, la suite se révéla beaucoup plus compliquée.