Shein : la vente d’une poupée pédopornographique sur le site menace son autorisation en France

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.


Shein s'affiche fièrement rue de Rivoli à Paris pour son installation en France. Mais le géant chinois du textile est rattrapé par le scandale : une poupée pédopornographique illégale était vendue sur son site français. Les passants interrogés sont outrés. "On ne peut pas tolérer un truc pareil. Ce n'est pas possible." s'indigne l'une d'elles. Un autre partage ce sentiment : "C'est honteux, c'est scandaleux. Je ne vais pas donner de l'argent à des prédateurs.", "J'achète au BHV. Là, c'est fini" affirme une riveraine.

Dès mercredi 5 novembre, la marque controversée occupera 1000 mètres carrés du grand magasin. Le patron du BHV juge l'affaire indécente, mais le groupe ne remet pas en question son partenariat. Karl-Stéphane Cottendin, directeur général du BHV, explique : " Nous avons travaillé avec le plus grand soin, afin que tous les produits soient conformes à la législation française et européenne. Ces produits scandaleux qui se sont retrouvés sur leur site et qui ont été retirés depuis ne sont pas des produits Shein, mais des produits de tiers".

Responsabilité légale et sanctions possibles

Shein vante à la fois ses propres produits mais aussi ceux d'autres vendeurs, comme c'est le cas pour cette poupée. Est-il alors pénalement responsable ? Pour le gouvernement, le commerçant en ligne a franchi la ligne rouge. Dans une interview accordée à RMC, Roland Lescure, ministre de l'économie et des finances, affirme : "Si ces comportements se répètent, nous serons en droit et je le demanderai, d'interdire l'accès de la plateforme Shein aux marchés français. C'est dans la loi, c'est le lot, nous l'avons voté"

Quand elle vend les produits des autres, la plateforme joue le rôle de place de marché. En cas de signalement, elle a 24 heures pour dépublier les objets illégaux, ce que Shein a fait rapidement. Selon Nicolas Lellouche, journaliste chez Numerama : "Techniquement parlant, Shein a joué sa responsabilité et est conforme à la loi. Donc, c'est difficile d'imaginer que l'enquête aboutisse à une interdiction de Shein en France"

Pour la répression des fraudes, la plateforme peut toutefois être reconnue responsable et condamnée à une amende. Alice Vilcot-Dutarte, porte-parole de la DGCCRF, explique : "La sanction vient sanctionner l'acte qui a existé. Bien sûr, des mesures ont été prises pour retirer les contenus. Cela ne retire pas la responsabilité de la plateforme qui a, pendant un temps, diffusé ce type de contenu"

Une problématique plus large

Shein n'est pas le seul site à proposer ce type de produit. En quelques clics, les équipes de France Télévisions ont trouvé des produits similaires sur d'autres plateformes. Une situation inadmissible pour les autorités, qui convoquent les plateformes pour obtenir les coordonnées des acheteurs et des vendeurs.

Sarah El-Haïry, haute-commissaire à l'enfance, déclare : "Il faut imaginer ces horreurs et les acheter. Nous retrouverons ceux qui commercialisent et achètent, la loi nous le permet."

Les clients de ces sites peuvent signaler tout produit illégal sur la plateforme Pharos.