L’histoire sans fin. Pour la 16e fois dans leur histoire, le PSG et le Bayern s’affronteront ce mardi (21h, Canal+), lors de la quatrième journée de Ligue des champions. Un choc entre les deux premiers au classement de cette phase de ligue de C1. 16 confrontations, c’est autant que contre le FC Barcelone et c’est un record dans les compétitions internationales pour le PSG. Jusqu’ici, c’est le club bavarois qui mène la danse avec huit victoires contre sept pour les Parisiens, sacrés dans le stade... du Bayern le 31 mai dernier, au terme de la finale de Ligue des champions face à l’Inter Milan (5-0). Au passage, c’est d’ailleurs le club lombard qui a sorti le «Rekordmeister» en quarts de finale de la dernière C1... Toujours est-il qu’il n’y a jamais eu de nul entre le Paris-SG et le Bayern. Retour sur les duels les plus marquants.
23 novembre 1994 : le tour de magie de Mister George
1994-95, première campagne en C1 pour le PSG, époque Canal+. Rai, Bernard Lama, David Ginola et compagnie s’étaient hissés jusqu’en demies, réalisant le tour de force de remporter leurs six matchs de poules. Parcours qui avait démarré par une victoire 2-0 sur le Bayern, avec des buts de George Weah et Daniel Bravo. Les deux équipes se retrouvaient pour le match retour, le 23 novembre 1994, au stade olympique. Déjà qualifiés, les Rouge et Bleu avaient néanmoins à cœur de prendre la première place. S’il a démarré sur le banc, Weah allait les délivrer d’un but resté dans les mémoires. Après une première touche de balle sur laquelle il s’extirpait du marquage de deux joueurs, le Libérien était trouvé dans le cœur du jeu par Patrick Colleter. Un appui sur Pascal Nouma. Le reste, c’est de la magie pure. Par des grigris dont il avait le secret, Mister George effaçait trois joueurs bavarois avant de placer un missile imparable dans la lucarne gauche d’Oliver Kahn depuis l’entrée de la surface de réparation. But d’anthologie. Et il valait trois points (0-1).
22 octobre 1997 : Revault et le PSG humiliés
Après deux finales en Coupe des coupes, dont le sacre de 1996, le PSG retrouvait la C1 pour la saison 1997-98. Et le Bayern. Un souvenir douloureux… Un naufrage, en fait. À la mi-temps, les Bavarois menaient déjà 2-0, avec un but signé Giovane Elber dès la 4e minute et un autre de Carsten Janker, à la 20e. Ce dernier faisait le break dès le retour des vestiaires, une minute avant la réduction de l’écart signée Marco Simone. Las, Thomas Helmer avait rapidement enfoncé le clou. Et Elber s’était offert un doublé pour parachever le succès bavarois (5-1). Un fiasco collectif… même si on se souvient surtout des bévues du regretté Christophe Revault. Recruté quelques mois auparavant, l’ex-Havrais avait offert ses deux buts à Janker, un contrôle raté au pied sur le premier et une mystérieuse relance à la main sur le deuxième. Il ne s’est jamais vraiment relevé de ce crash par la suite.
27 septembre 2017 : le PSG de Neymar et Mbappé pour rêver plus grand
Après la remontada, les dirigeants parisiens ont cassé leur tirelire à l’été 2017, attirant Neymar pour 222 M€ et Kylian Mbappé, à raison de 180 M€. Un PSG bling-bling et new-look qui disputait son premier vrai test européen face au Bayern, le 27 septembre 2017, en poules de C1, au Parc. Dani Alves avait lancé les débats dès la 2e minute, sur un service du «Ney». Edinson Cavani trouvait la lucarne de Manuel Neuer (32e) pour le break et Neymar parachevait ce carton parisien en renard des surfaces, après un numéro de Kylian Mbappé (63e), lui-même passeur décisif sur le but du Matador. Démonstration pour les hommes d’Unai Emery (3-0). «Demain, l’Europe sera rouge et bleue», lançaient les supporters parisiens avant la rencontre. Ils ne le savaient pas encore, mais il faudrait encore attendre sept ans pour cela… Toujours est-il que ce succès avait fait naître les espoirs les plus fous pour les hommes d’Unai Emery. Un match qui avait aussi scellé le sort du coach bavarois, Carlo Ancelotti, limogé dès le lendemain.
23 août 2020 : Coman en bourreau
Neuf ans après la prise de contrôle de QSI, le PSG se hissait, enfin, en finale de la «Champions’». C’était en 2020, dans la bulle sanitaire de Lisbonne, en pleine crise du Covid. Après avoir écarté l’Atalanta (2-1) et Leipzig (3-0) dans ce «Final 8» inédit, les joueurs de Thomas Tuchel se mesuraient au Bayern à l’Estadio da Luz. Départis de Thomas Meunier et Edinson Cavani après la fin de la saison et contraints de se passer de Marco Verratti au coup d’envoi, avec Kylian Mbappé qui serrait les dents après une grosse entorse en finale de Coupe de France quelques semaines plus tôt, Neymar Jr et ses camarades avaient globalement été dominés par le Bayern de Lucas Hernandez. Ils ont néanmoins eu des occasions. Impérial, Manuel Neuer les avait effacées. «Ney» et Mbappé avaient failli. Et c’est Kingsley Coman, de la tête, qui avait inscrit le seul but du match en seconde période (1-0). But qu’il n’avait pas célébré, par respect pour son club formateur. Un ancien titi pour priver le PSG d’un premier sacre en C1, pouvait-on imaginer un scénario plus cruel ?
7 avril 2021 : la revanche est un plat qui se mange... sous la neige
Improbable. Bousculé, acculé, étouffé, le PSG s’en est remis au talent de ses stars pour l’emporter dans une Allianz Arena vide, Covid oblige, le 7 avril 2021, en quarts de finale aller de Ligue des champions. Victoire 3-2. Le Bayern a frappé 31 fois au but, contre six tirs pour Paris, qui a terminé avec un quatuor défensif composé de Mitchel Bakker, Presnel Kimpembe, Danilo Pereira et Colin Dagba, après les sorties d’Abdou Diallo et Marquinhos. Avant de céder sa place, ce dernier avait inscrit le but du 2-0 pour les visiteurs, sous la neige, et grâce à une inspiration géniale de Neymar. Les grands messieurs de cette rencontre se nommaient aussi Keylor Navas, infranchissable dans sa cage, et Kylian Mbappé, auteur d’un doublé. Transparent lors de la finale de Lisbonne, comme «Ney» , «KM» s’est (largement) rattrapé… À noter que les Bavarois ont un temps égalisé par l’ancien Parisien Eric Maxim Choupo-Moting et Thomas Müller. Au retour, scénario inverse, avec une victoire en forme de hold-up du Bayern (0-1). Le PSG avait toutefois rallié les demies et ainsi pris sa revanche sur le Bayern Munich, moins d’un an après Lisbonne.
8 mars 2023 : «Notre maximum, c’est ça»
Stoppée en huitièmes de finale de C1 par le Real Madrid de Karim Benzema l’année précédente, la «MNM» (Messi, Neymar, Mbappé) repartait pour un tour en 2022-23. Début de saison prometteur pour les hommes de Christophe Galtier. Au retour de la Coupe du monde 2022 au Qatar, tout a changé... Contraint de se passer de Kylian Mbappé au coup d’envoi du huitième de finale aller de C1 contre le Bayern, le 8 mars 2023, au Parc, Galtier ne visait qu’à tenir le 0-0 jusqu’à l’entrée du Français. Quel aveu de faiblesse... Pari perdant, avec encore Coman en bourreau (0-1). Avant le match retour, le 8 mars 2023 à Munich, le PSG perdait le «N» de son trio supposé magique, Neymar ayant rejoint l’infirmerie. Avec Lionel Messi et Kylian Mbappé sur le pré, il y avait néanmoins de l’espoir. Sur le papier. Sur le terrain, aucun. Le plan de Galtier se limitait justement à la relation Messi/Mbappé. Le staff munichois l’a parfaitement anticipé et mis la «Pulga» sous cloche avec un marquage strict et vigoureux. C’était suffisant. Paris sans idée, pas invité, éliminé. «Notre maximum, c’est ça», avait pesté Mbappé. La politique des superstars touchait ainsi ses limites. Un mal pour un bien.
5 juillet 2025 : Paris au bout du suspense
Le dernier affrontement entre les deux équipes est encore frais dans les mémoires. Il date du 5 juillet dernier, en quarts de finale de la Coupe du monde des clubs. Quelques mois auparavant, le 26 novembre 2024, les Bavarois l’avaient emporté 1-0 face à «l’ancien PSG», un Paris plombé par sa maladresse devant la cage de Manuel Neuer et les errements de Matfey Safonov, préféré à Gigio Donnarumma. Changement de décors à Atlanta. Entre-temps, les Parisiens avaient fait leur mue, ils avaient décroché le Graal européen… à l’Allianz Arena de Munich. Et ils avaient pris le meilleur sur le Bayern (2-0) au terme d’un choc de (très) haut niveau. En parlant de choc, Jamal Musiala s’était heurté à Donnarumma en première période. Il est toujours à l’infirmerie aujourd’hui. Pour le reste, Désiré Doué avait libéré Paris à la 78e, juste avant… l’expulsion de Willian Pacho (81e). Fidèle à ses principes, le PSG n’avait pas cessé d’attaquer pour autant. Et pas non plus après le rouge dont écopait Lucas Hernandez (90+2). Pari gagnant. À neuf contre onze, Ousmane Dembélé tuait le suspense (90+6). Haletant.