Atelier Dorigo, le made in France en toute transparence


Impossible n’est pas français, disait-on jadis. Il semble que cela puisse encore être vrai. Le tout jeune Atelier Dorigo vient de dévoiler sa première collection baptisée Accierra. Une montre inspirée de l’univers de l’escrime, quoi de plus logique pour deux frères sportifs de haut niveau, Auxence et Clément, anciens escrimeurs de l’équipe de France ? Leur ambition, qui a désormais pris forme : créer la montre la plus française possible. Comment ? En s’appuyant sur un réseau d’artisans d’exception répartis à travers l’Hexagone, avec Besançon, capitale historique de l’horlogerie française, comme centre névralgique de la production.

Quand les aiguilles viennent de Morteau, les bracelets en cuir sont conçus dans les ateliers de la Maison Sibra, où chaque peau est sélectionnée, découpée, tannée et cousue main. Les couronnes proviennent d’École-Valentin, et le calibre de ces montres est produit chez France Ébauche, récemment relancée par le propriétaire du groupe Festina. Les cadrans sont quant à eux produits à Saulce-sur-Rhône. Enfin, c’est à Charquemont, au sein des ateliers de la famille Herbelin, que ces montres signées Atelier Dorigo au boîtier en acier, comme leur nom l’affiche, sont assemblées.

Deux frères escrimeurs pour une collection Accierra tout en acier. Atelier Dorigo
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Ainsi, chaque composant est usiné, taillé, poli ou satiné à la main, puis assemblé et contrôlé par la Maison Herbelin. Au final, l’ensemble de la production — du composant à l’assemblage — reste concentré dans une zone de moins de 10 km, limitant au passage les transports et donc l’empreinte carbone. Une démarche de transparence totale qui a tout pour inspirer la confiance : dans un univers horloger où l’on a parfois bien du mal à distinguer ce qui vient de Suisse, de France ou de Chine, ici, chaque partenaire est clairement identifié, chaque étape de production géolocalisée et chaque composant traçable. Ainsi, l’acquéreur d’une montre signée Atelier Dorigo saura qu’elle vient bien de France, et même de l’arc Jurrasien, côté français.

Une montre carrée en acier inspirée de l’univers de l’escrime. Atelier Dorigo


Mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Les deux frères ont décidé de relever un autre défi : faire que chaque pièce soit certifiée du poinçon Tête de Vipère. Un label de qualité, de fiabilité et de précision chronométrique créé en 1897, et il faut bien reconnaître bien peu utilisé de nos jours, entre ses exigences, son coût et l’essor de ses concurrents suisses. De nos jours, moins de 1% des montres produites en France sont soumises aux tests rigoureux de l’Observatoire de Besançon. Pendant 16 jours, le mouvement automatique France Ébauche FE de chaque montre, doté d’une réserve de marche de 42 heures, est testé dans différentes positions et conditions de température. Les tolérances de variation — entre -4 et +6 secondes par jour — répondent aux standards internationaux les plus stricts. Le poinçon Tête de Vipère ne sera apposé sur le boîtier de la montre que si l’ensemble du garde-temps satisfait à tous les critères techniques.

Au total, sept critères différents sont pris en compte : la marche moyenne sur 24 h, la variation moyenne de marche sur les cinq positions de contrôle, la plus grande variation des marches entre les cinq positions de contrôle, la différence de marche entre position horizontale et verticale, la plus grande variation de marche entre les dix premières mesures, le comportement à la température (8°, 23°, 38°) et la reprise de marche. Chaque montre validant l’ensemble des sept critères recevra un bulletin de marche.

Un design carré volontairement aussi masculin que féminin. Atelier Dorigo

Proposant les mêmes caractéristiques techniques pour les modèles homme et femme, la montre Accierra ne joue pas non plus la carte de la facilité côté forme : quand la grande majorité du marché propose des montres rondes, celle-ci arbore un boîtier carré rainuré de 36 mm pour 9 mm d’épaisseur. Une taille considérée comme universelle et un style volontairement unisexe. Son cadran sandwich joue sur les reliefs et les jeux de lumière, tandis que la couronne carrée signée et les vis gravées sont un autre exemple du souci du détail rare proposé à ce niveau de prix. Même le verre de cette montre étanche à 50 mètres est taillé à la main.

Des montres françaises certifiées chronomètre à Besançon. Atelier Dorigo

Côté mouvement, la masse oscillante colimaçonnée est visible au travers du fond transparent des deux déclinaisons, Aurion (le jour) et Ecliptica (la nuit). Ces deux éditions limitées à 200 pièces (100 par modèle) proposées à 3450 € seront livrées fin mars 2026.

https://atelier-dorigo.com