Suspendu pour le déplacement à Lorient le week-end prochain à cause d’une accumulation de cartons jaunes, Aron Dönnum ne va peut-être pas rejouer de sitôt. Le milieu norvégien du Toulouse FC a été au cœur d’un incident survenu en fin de match dimanche face au Havre. Dans le temps additionnel, une légère altercation a eu lieu entre lui et Simon Ebonog, après un tacle du Havrais.

Les deux hommes ont échangé des mots pendant un très bref instant avant d’être séparés par l’arbitre. Au même moment, Dönnum a agité sa main devant son visage, comme pour se plaindre de l’odeur d’Ebonog. «La première chose que je sens, c’est sa respiration. Je fais comme ça parce que ça sent mauvais. Ça n’a rien à voir avec le racisme», s’est défendu Dönnum, accusé dans la foulée par l’entraîneur havrais Didier Digard et par l’ensemble du contingent seinomarin.

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Dix matches de suspension ?

Le Toulousain risque gros. L’incident ne figure probablement pas dans le rapport de l’arbitre, qui avait le dos tourné à Dönnum à ce moment-là, mais il pourrait être dans celui du délégué. «On l’a demandé», a révélé le directeur sportif havrais Mathieu Bodmer dans des propos rapportés par L’Équipe . Cela vaudrait automatiquement à Dönnum et au TFC un passage devant la Commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP).

Comme stipulé par l’article 2 du règlement disciplinaire de la LFP, «tout agissement caractérisant une discrimination à l’égard d’autrui, en raison de son genre, portant atteinte à sa dignité et susceptible de nuire à son état physique et/ou psychologique» est passible de sanctions. Dönnum, 27 ans, pourrait être suspendu plusieurs matches (une dizaine ?) si son geste est jugé à caractère raciste.

La jurisprudence Milan Baros

Les précédents sont toutefois rares concernant les joueurs en France. En 2007, l’attaquant lyonnais Milan Baros avait effectué le même geste envers le Rennais Stéphane Mbia. La Commission de discipline avait entendu les arguments de Baros, qui «voulait simplement que le joueur s’écarte de lui», rapportait le président de la commission, Jacques Riolacci. Le geste du Tchèque avait néanmoins été jugé «inqualifiable et inadmissible» par la LFP, et lui avait valu trois matches de suspension.

Plus récemment, en mai 2024, le milieu monégasque Mohamed Camara a été suspendu quatre matches pour une action relative aux discriminations. Le Sénégalais avait masqué le logo de l’opération de lutte contre l’homophobie sur son maillot avec un sparadrap. À l’étranger, la même année, le défenseur italien Marco Curto avait été puni de dix matches de suspension par la Fifa pour avoir comparé son adversaire sud-coréen, Hee-chan Hwang, à Jackie Chan lors d’un match amical entre Côme et Wolverhampton.