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Pour comprendre comment les voleurs ont procédé, il suffit de suivre les traces de roues qui mènent à l'exploitation de Jean-Mathieu Dauvergne, héliciculteur à Bouzy, dans la Marne. Là, ils ont découpé le grillage, cassé les détecteurs de mouvement et fracturé les portes de ses chambres froides, avant de repartir avec 450 kilos de chair d'escargot, soit l'intégralité de sa production. "C'est une marchandise qui a une valeur commerciale, c'est aussi une valeur sentimentale, parce que c'est le fruit d'un an de travail. Ça fait travailler des gens, des saisonniers, des salariés", déplore l'éleveur.
Préjudice estimé : 90 000 euros. Les malfaiteurs ont aussi vidé les rayons de son magasin. Cette chair d'escargot devait servir à réaliser 120 000 coquilles. Les héliciculteurs alertent donc les traiteurs et restaurateurs qui pourraient être contactés pour racheter cette matière première. "Ce sont des escargots qui ne sont pas encore cuits, ce n'est pas quelque chose qu'on peut consommer comme ça, de manière directe", explique-t-il.
Ses confrères solidaires
Un coup dur à un mois des fêtes, la période la plus cruciale de l'année durant laquelle les producteurs d'escargots réalisent plus de la moitié de leur chiffre d'affaires. "Là, c'est vraiment la période où on va tout mettre en œuvre pour servir les escargots prêts à passer au four à Noël", indique Alexandre Maire, héliciculteur "Croque Nature la Fermette aux Escargots", dans les Vosges. Touché par le sort de son confrère, Alexandre Maire, comme une dizaine d'autres héliciculteurs, a décidé de lui revendre à bas coût une partie de son stock.
"On est prêt à l'aider rapidement pour qu'il puisse sauver sa saison, en lui fournissant des chairs comme celle-ci. Donc ça, c'est un bloc de 3 kilos. Dans ce congélateur, il y a à peu près 450 kilos de chairs, donc on n'est pas loin des 20 000 euros de marchandises", explique Alexandre Maire. Lui-même a été victime de vol trois années consécutives. Il a donc investi dans des alarmes. "À l'extérieur, on a des caméras de surveillance et à l'intérieur, on a un système d'alarme avec détecteurs de mouvement, détecteurs de porte d'ouverture ou de fenêtre", détaille-t-il.
Depuis le cambriolage, Jean-Mathieu Dauvergne, lui aussi, a fait installer des caméras pour protéger son élevage d'escargots.