« Je ne devais pas chanter Aznavour » : comment Aya Nakamura «a lancé une pique» à ses détracteurs lors des JO

Aya Nakamura sort du silence. Au micro de France Inter, mardi matin, la reine de la pop urbaine est revenue sur les dessous de sa prestation lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris, en juillet 2024. La chanteuse a révélé qu’elle « ne devait pas chanter du Charles Aznavour », notamment le titre For me Formidable, interprété sur le Pont des Arts aux côtés de la Garde républicaine. « Je devais juste chanter Pookie et Djadja, mais comme il y a eu toutes ces polémiques, ce brouhaha de méchanceté autour de moi, [...] je voulais lancer une pique devant l’Académie française », a-t-elle déclaré.

Dans ses propos, Aya Nakamura fait référence à l’épisode de la banderole, en mars 2024, lorsqu’un groupuscule d’extrême droite s’est offusqué de la voir associée à un événement d’une telle importance. « Y’a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas Bamako », avaient écrit et brandi les dix militants identitaires, depuis condamnés - pour sept d’entre eux - à des amendes de plusieurs milliers d’euros. La chanteuse cite aussi, implicitement, Marine Le Pen, selon qui, sa présence aux Jeux de Paris était « une provocation d’Emmanuel Macron » et une « tentative d’humilier le peuple français ». 

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Aya Nakamura  No Stress  (2025)

« On sait très bien pourquoi [Marine Le Pen dit ça], c’est parce que je suis issue de banlieue et que je ne suis pas du tout dans les codes, rétorque Aya Nakamura. Je suis un ovni. Des personnes disent que c’est parce que je suis noire, mais ce n’est pas qu’une couleur de peau. C’est aussi mon langage, l’énergie que je renvoie, la nonchalance. » La chanteuse confie également s’être longtemps demandée pourquoi elle « intéressait ces gens ». « Pourquoi je les énerve, pourquoi je marque autant les esprits ?, s’interroge-t-elle. Ma musicalité et ma personnalité surprennent, mais j’ai l’impression qu’il fallait que je passe par là pour pouvoir m’accepter, ou que les gens acceptent ma musique. »

« Je suis devenue nationale »

Aujourd’hui, la trentenaire voit d’un bon œil ces polémiques qui lui ont fait « gagner de la visibilité ». « Je suis devenue nationale et j’ai l’impression de faire partie du pays », se réjouit-elle. Mais cet épisode a laissé quelques séquelles, lui inspirant, par ailleurs, son nouveau morceau Anesthésie. « Je ne ressentais plus rien à un moment, après les Jeux olympiques, confie Aya Nakamura. J’ai tout donné pour le faire et pendant deux ou trois mois je me suis mise en pause. [...] Quand on est hypersensible et qu’on ressent certaines choses, au bout d’un moment on a tellement d’émotions qu’on les anesthésie. » 

Cette pause lui a permis de se concentrer sur la préparation de son nouvel album Destinée, sorti le 21 novembre, dans lequel la chanteuse apparaît beaucoup plus mature, abordant des thématiques sérieuses sur des rythmes blues et jazz. En mai, Aya Nakamura vivra de nouvelles émotions dans la capitale. Après le buzz des Jeux olympiques, elle s’apprête à fouler en mai 2026, à trois reprises devant plus de 240 000 spectateurs, l’emblématique scène du Stade de France. « Pour vivre ma vie, il faut être solide », dit-elle humblement.