Hommage à Olivier Marleix : l’éloge funèbre prononcé par Yaël Braun-Pivet à l’Assemblée nationale

« Olivier Marleix nous manque ». C’est par ces mots que le député Laurent Wauquiez, président du groupe Droite Républicaine, a débuté l’hommage à son collègue, disparu le 7 juillet dernier à l’âge de 54 ans, dans la commune d’Anet, son village d’Eure-et-Loir, qui fut le territoire de son ancrage politique. Rappelant le choc de sa brutale disparition, autant pour sa famille, dont une vingtaine de membres sont présents, que pour ses amis, Laurent Wauquiez salue «l’humour aussi élégant que tranchant» mais également la «douleur et les blessures» cachées derrière la «carapace» du parlementaire.

Puis, soulignant l’ampleur des témoignages de sympathie observés, au-delà des « sensibilités politiques » et des « différences », le chef de file de la droite à l’Assemblée y voit la rançon d’une conception de la politique. « Olivier portait au fond de lui une haute idée de la fonction parlementaire, une forme de nostalgie de la grande politique, qui forçait le respect… il avait choisi de ne jamais oublier qu’elle devait d’abord être une vocation ».

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En souvenir de cette « vocation forgée dans le gaullisme », Laurent Wauquiez rappelle certains de ses combats, de la souveraineté industrielle, à laquelle il consacra des livres, à la protection de l’enfance pour laquelle il œuvra plus discrètement. Enfin, tel un « devoir », Laurent Wauquiez invite ses collègues à retenir « la solidité » de l’engagement d’Olivier Marleix et le « sens » d’une vie politique dans laquelle il avait tout donné, tant sacrifié ».

«Voix familière»

Dès l’ouverture de cette séance très recueillie, la présidente de l’Assemblée nationale salue elle aussi un « pilier », une « colonne » et une «voix familière respectée».Yaël Braun-Pivet raconte le parcours d’un parlementaire «chevronné», de ses origines dans le Cantal, berceau politique de son père et ex-ministre des collectivités Alain Marleix, à ses premiers pas de jeunes engagé du RPR. C’est l’histoire d’un acteur politique ayant grandi dans l’ombre de Jacques Chirac, Charles Pasqua, Michèle Alliot-Marie ou encore Nicolas Sarkozy.

« Bretteur respecté », « pilier de la commission des lois » auprès duquel elle travailla durant cinq ans, Yaël Braun-Pivet poursuit l’éloge d’un élu marqué par son « intégrité » et sa « déontologie », voire sa « conception sacerdotale de l’engagement civique », selon les mots de son frère, Romain Marleix, collaborateur parlementaire au Sénat.

Homme de cœur

Perçu comme une incarnation de la « fidélité à la droite », Olivier Marleix est encore salué comme un « homme de cœur, homme de terrain, homme de lettres », guidé par plusieurs figures, comme Richelieu, de Gaulle ou Pompidou. La présidente de l’Assemblée, nous apprend enfin que le député pratiquait le violon, aimait le chanteur Leonard Cohen et la peinture.

Après une intense minute de silence, le premier ministre s’est approché pour adresser un message à l’Assemblée ainsi qu’à la famille du défunt. Dans une déclaration brève et sensible, s’exprimant au «nom du gouvernement de la République», Sébastien Lecornu souligne un «moment rare», marqué par «l’émotion». Il rend hommage, à son tour, au «militant gaulliste extraordinaire» comme à «l’être d’une profonde humanité» que fut le parlementaire. «Nous n’oublierons jamais ce qu’il a fait pour la France et les Français», conclut le premier ministre, avant de provoquer les applaudissements de l’intégralité des députés, se tenant debout les regards tournés vers les proches et les deux filles d’Olivier Marleix.