Lyon : 6 mois après sa mort, le corps d’un septuagénaire découvert dans son lit malgré l’intervention de la police et des pompiers

Trois interventions de pompiers et de police n’avaient pas permis de retrouver le corps du défunt… qui se trouvait pourtant dans son lit. La dépouille d’un septuagénaire mort au mois de février dernier à son domicile, situé dans le 3e arrondissement de Lyon, n’a été découverte qu’à la fin de l’été par son frère, selon une information du Progrès  confirmée au Figaro par plusieurs sources proches du dossier. L’appartement de la victime, qui souffrait du syndrome de Diogène, était dans un désordre important, expliquant que les autorités ne l’aient pas repéré. La situation suscite néanmoins l’incompréhension du frère du défunt qui a fini par tomber lui-même sur le corps.

«Les policiers sont venus une fois en début d’enquête et les pompiers aussi puis ils sont revenus pour vérifier la terrasse en contrebas de l’appartement, raconte Myriam, membre de l’organisation ARPD (Assistance et recherche des personnes disparues), saisie par le frère du défunt au printemps face à l’absence de réponse des autorités. On a donc eu trois levées de doutes. Il y a effectivement ce syndrome de Diogène mais ils (les autorités, NDLR) doivent avoir l’habitude, c’est déconcertant». La disparition de Jean-Louis avait été signalée par ses amis d’un club de radio amateur, avec qui il avait mangé au restaurant peu avant sa disparition.

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Venu de la Drôme, où il réside, Pierre, le frère du défunt, se souvient d’avoir trouvé la fenêtre de l’appartement brisée par les pompiers qui avaient dû ouvrir le logement situé dans le quartier de la Part-Dieu. Le froid et le fatras aidant, il n’avait alors décelé aucune odeur particulière. Ce n’est que plusieurs mois plus tard, au cours de l’été, qu’il est recontacté par les voisins. Ces derniers se plaignent cette fois d’effluves nauséabonds.

«Comme momifié»

Pierre retourne à Lyon, accompagné d’un membre de l’ARPD. Cette fois, il est saisi par l’odeur. Il se rend jusque dans la chambre de son frère où une armoire est renversée. Et en tirant les draps il finit par tomber sur les jambes de Jean-Louis, «comme momifiées», selon un membre de l’ARPD.

«Le défunt souffrait du syndrome de Diogène. Les constatations de police dans des appartements où résident ces personnes sont par conséquent très difficiles. Face à cette situation d’accumulation et de désordre, il est parfaitement compréhensible que celles-ci n’aient pas pu être exhaustives», commente aujourd’hui la direction de la police nationale du Rhône auprès du Figaro.

L’autopsie réalisée à la fin de l’été n’a pas révélé d’élément suspect ni d’intervention d’un tiers. L’appartement était verrouillé de l’intérieur. Le corps a été rendu à la famille et les obsèques ont finalement pu se tenir le 2 septembre, non sans quelques difficultés administratives pour obtenir le certificat de décès. Pierre tente aujourd’hui de faire son deuil avec quelques mois de retard, confie l'ARPD, mais il conserve l’image de ces deux jambes sorties du drap.