COP30 : l’Union européenne se résigne à un accord décevant à Belém

Les pays réunis en Amazonie brésilienne ont adopté samedi la principale décision de conférence sur le climat de l’ONU (COP30), sans la fameuse feuille de route pour sortir des énergies fossiles réclamée par les Européens et leurs alliés.

La veille, dernier jour officiel des négociations, le projet de texte transmis par la présidence de la COP30 avait provoqué l’exaspération de plusieurs pays dont les Européens et la Colombie. L’Union européenne avait martelé que sans mention claire dans l’accord d’une sortie progressive des énergies fossiles (pourtant acté à Dubaï il y a deux ans, mais mis sous le tapis depuis) aucun accord ne serait possible. Des discussions très tendues s’étaient poursuivies toute la nuit.

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Peu avant la plénière de clôture, après la publication d’un nouveau projet d’accord, la ministre française de la Transition écologique Monique Barbut déplorait encore un texte «sans ambition». «Ce n’est pas un mauvais accord dans le sens où il y a des choses inadmissibles décrites dedans. Il ne casse rien des dynamiques précédentes. Mais ce n’est pas avec ce texte-là qu’on augmente notre niveau d’ambition global.» Les énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), principales causes du réchauffement, ne sont pas mentionnées et sur ce point, «on a obtenu le fait de ne pas reculer», ajoute la ministre.

«Il nous emmène dans la bonne direction»

De son côté, le commissaire européen Wopke Hoekstra déclarait avant la plénière que l’UE ne s’opposerait pas au projet d’accord. «Nous n’allons pas cacher que nous aurions préféré davantage, et plus d’ambition sur tout» mais «nous devons le soutenir car, au moins, il nous emmène dans la bonne direction», a-t-il dit.

Lors de la plénière de clôture, tendant la main aux nombreux insatisfaits, le président de la COP André Correa do Lago a toutefois annoncé qu’il mènerait lui-même deux feuilles de route le temps que dure sa présidence (jusqu’à la prochaine conférence fin 2026): une sur la sortie des énergies fossiles, une sur la déforestation.

Pour Monique Barbut, cette COP est en tout cas loin d’être un succès. « Nous avons trouvé que le processus était peu transparent, avec hier seulement notre première plénière, ce qui veut dire que tout s’est fait dans des chambres fermées et donc avec peu de compréhension de ce qui se disait dans les différents groupes. Donc, déjà, à ce niveau-là, ce n’est pas une réussite». « Ce n’est pas une COP de la vérité, ce n’est pas une COP de la transparence », a-t-elle encore déclaré.

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