L’institution affirme avoir déposé une deuxième plainte, visant l’ensemble des violences commises le 6 novembre. Elle précise aussi que l’orchestre a pris, seul, l’initiative d’interpréter l’hymne israélien.
Passer la publicité Passer la publicitéUne scène d’anarchie dans le temple du classique. Le 6 novembre, la venue du Philharmonique d’Israël à Paris a entraîné une action de militants propalestiniens. La classe politique, à l’exception de LFI, a condamné cette irruption de la violence dans l’enceinte de la Philharmonie de Paris (XIXe arrondissement). Deux semaines après avoir déposé plainte, l’établissement fait une mise au point supplémentaire dans une lettre signée de son directeur général, Olivier Mantei.
« Quelles que soient les opinions des uns et des autres, nous ne pouvons accepter que nos salles de concerts deviennent des lieux de violence. Ces salles sont des biens communs. Des espaces dans lesquels des personnes qui ne se connaissent pas les unes les autres, et dont les idées sont possiblement très éloignées partagent une expérience sensible », commence par réaffirmer l’institution, qui accueille plusieurs centaines de concerts, rencontres et ateliers par an.
Rixe et dépôts de plaintes
Surtout, la Philharmonie de Paris annonce avoir déposé une deuxième plainte. « Après la première plainte déposée à l’issue du concert, nous avons il y a quelques jours porté plainte contre X pour viser l’ensemble des personnes qui auraient commis des actes de violences physiques ou verbales au cours de cette soirée. Il appartiendra à la justice de déterminer les circonstances exactes dans lesquelles ont été commises ces violences mais aussi d’identifier et d’apprécier les responsabilités de chacun. »
Le 6 novembre, des spectateurs en possession d’un billet ont tenté de diverses manières d’interrompre le concert dirigé par le chef Lahav Shani, en allumant notamment des fumigènes. D’autres spectateurs se sont interposés, provoquant de violentes échauffourées. Quatre propalestiniens ont été mis en examen, notamment pour mise en danger d’autrui. Ils ont à leur tour porté plainte pour violation du secret de l’enquête ou, concernant deux d’entre eux, pour violences.
Par la suite, une rixe a éclaté à la sortie du commissariat parisien des mis en examen. Entre un groupe favorable aux prévenus et un groupe pro-israélien. Des policiers sont intervenus pour les séparer, trois personnes ont eu le temps d’être blessées. Deux hommes appartenant au premier des deux groupes seront jugés en mai pour menaces de mort sur personne dépositaire de l’autorité publique ou rébellion et outrage.
La mise au point de l’établissement concerne aussi une initiative du Philharmonique d’Israël, qui se produisait ce soir-là avec le grand pianiste András Schiff : « En réaction aux perturbations du concert, l’orchestre a interprété en deuxième bis l’hymne israélien qui n’était pas prévu au programme et qui n’a pas été joué ailleurs dans le cadre de la tournée européenne. La Philharmonie tient à rappeler que ce choix a été celui de l’orchestre et de lui seul. » Une façon de réaffirmer sa neutralité pour l’institution, qui se dit « choquée » par les événements mais « pleinement engagée » dans la suite de ses missions. Au service de la musique.