L’annonce ironique s’inscrit dans une stratégie de communication décalée lancée par la gendarmerie des Vosges en 2018.
Passer la publicité Passer la publicitéC’est ce que l’on appelle de l’ironie inversée et La Gendarmerie du Tarn vient de frapper un grand coup en la matière. Dans un post sur Facebook, ces derniers ont fait une annonce tonitruante pour annoncer une grande nouveauté dans les voitures. «Chers usagers de la route, saviez-vous que tous les véhicules sont équipés, à l’intérieur, d’une petite manette utile près du volant ?» interroge malicieusement la publication.
Après un suspense digne d’une annonce de produit publicitaire, la révélation tombe : «il s’agit du... un indice chez vous... du commodo du clignotant !» Le ton est donné. Avec une ironie bienveillante, les gendarmes tarnais rappellent l’évidence : cette fonction existe, mais certains conducteurs semblent l’avoir oubliée.
Passer la publicitéUne démarche pédagogique
Les gendarmes expliquent alors pédagogiquement l’utilité du clignotant «transformer votre intention de tourner ou de changer de voie en informant clairement les autres conducteurs», et rappellent le cadre légal, l’Article R412-10 du Code de la route. En plus, pendant ces périodes de fêtes «les illuminations sont tendance», ajoute la gendarmerie. Le post se termine par un «P.S.» toujours plus ironique : «nous avons vérifié, ce commodo offre une résistance certaine, n’ayez aucune crainte à l’utiliser !»
Avec son post, La Gendarmerie du Tarn s’inscrit dans une tradition d’usage de l’humour par l’institution militaire. À partir de 2018, le compte Twitter de la gendarmerie des Vosges lançait la tendance : faire de la prévention grâce à l’humour. Le colonel Brice Mangou était alors devenu une légende vivante de la communication gendarmesque. Un exemple avec ce post de 2021 : «afin de rassurer les conducteurs hésitants, les clignotants ne contiennent ni lactose, ni gluten, ni huile de palme et ne sont pas alcoolisés. Vous pouvez donc les consommer sans modération.»
L’approche qui a fait école est simple : «quand on est arrivé sur Twitter, nos messages étaient assez institutionnels, et on a vite vu que c’était une communication inaudible. Alors, on a institué des messages plus décalés, et ça a cartonné», racontait Brice Mangou au Monde fin 2020. Autre exemple, la Gendarmerie de Vaucluse qui a vu sa page Facebook passer de 8 000 à 51 000 abonnés entre 2018 et 2023.
Les opérations insolites deviennent du petit pain pour ces gendarmeries fanfaronnes, telle l’arrestation de cet automobiliste en 2023 alors qu’il téléphonait en conduisant, sous stupéfiants et en récidive. « À toutes fins utiles, nous rappelons qu’en cette période de soldes, la cumulation d’infractions ne permet pas d’obtenir des réductions sur les peines encourues », commentait la gendarmerie de Vaucluse.
Rapprocher l’institution des citoyens
L’humour est une stratégie qui a pour objectif de rapprocher l’institution des citoyens. Depuis septembre 2022, la Gendarmerie nationale a officiellement un compte sur TikTok pour toucher les 16-24 ans, avec un objectif clair selon le général Jean-Valéry Lettermann interrogé à cette époque par l’AFP.
Passer la publicité«Notre arrivée sur TikTok répond à notre logique de proximité, d’aller vers nos concitoyens. Or nous savons que les jeunes de 16 à 24 ans sont moins sur les autres réseaux sociaux». Au programme : coulisses des opérations, préparation des interventions, «la gendarmerie vue de l’intérieur», messages de prévention adaptés au format court et viral, et vidéos humoristiques sur le quotidien des gendarmes.