XV de France : «C’est vrai que depuis le début, c’est un peu moyennasse», reconnaît Thibaud Flament

Comment accueillez-vous les doutes après la victoire poussive contre les Fidji  ?
Thibaud Flament : Je pense qu’il n’y a pas eu de doutes, c’était plus de la frustration. On sent qu’on a des ressources en nous, on a beaucoup de joueurs de haut niveau. Peut-être qu’on a eu du mal sur les deux premiers matchs à avoir les prestations qui allaient avec ces joueurs de classe mondiale. L’idée de la semaine, ça a été d’essayer de continuer à être précis, de continuer de travailler sur ce qu’on avait travaillé, de tenir un peu plus le ballon, de se régaler et de prendre du plaisir et de jouer. Tout en gardant l’aspect stratégique qui est important. Mais, en tout cas, d’aérer un peu le jeu et de jouer. On est bien conscients des prestations que l’on a rendues. Tout n’est pas à jeter non plus, même si tout n’est pas tout rose. Il y a eu des bonnes choses, d’autres moins bonnes. Mais c’est sûr qu’il y a cette frustration pour tout le monde, du côté du staff, du public, de la presse… On en veut plus et on attend tous plus.

Comment l’expliquez-vous ? 
On se connaît, mais c’est dur à expliquer. Parfois, ça prend, parfois, ça met un peu de temps à prendre. Je ne sais pas, peut-être que les dynamiques changent vite. Je ne pourrais pas vraiment l’expliquer. Mais, en tout cas, le constat est là et on essaie de faire le max pour se régaler nous, pour vous régaler et qu’on prenne tous du plaisir.

L’idée c’est de prendre du plaisir, de se lâcher, d’oser, de tenter, de faire preuve de panache, d’aller attaquer, de se régaler. C’est surtout ça qui m’a marqué depuis les tribunes. Passer la publicité

Vous n’avez pas joué contre les Fidji. Quel regard avez-vous porté sur le match de vos coéquipiers ? 
J’ai ressenti les choses de l’extérieur. J’ai l’impression qu’on ne s’est pas vraiment régalé sur le terrain, c’est ce qui m’a marqué. On en a parlé en début de semaine, l’idée c’est de prendre du plaisir, de se lâcher, d’oser, de tenter, de faire preuve de panache, d’aller attaquer, de se régaler. C’est surtout ça qui m’a marqué depuis les tribunes.

Fabien Galthié  a avancé que vous avez parfois confondu le grattage avec le plaquage. Qu’entendez-vous par là ?
Déjà, les Fidji c’est une équipe qui est solide physiquement. Ils ont des joueurs qui font la différence à eux seuls, qui marquent des essais en cassant trois ou quatre plaquages. C’est sûr que c’est compliqué. Après, effectivement, peut-être qu’on a trop essayé de vouloir gratter. Il fallait d’abord se concentrer sur le premier job qui était d’arrêter l’homme et de plaquer. On l’a vu en début de semaine et on va essayer de le garder en tête pour ce week-end.

Votre sélectionneur a souvent regretté votre manque de temps en commun. Vous êtes désormais à votre quatrième semaine ensemble. Vous ressentez la différence par rapport au début ? 
Oui, bien sûr, à fond. La première semaine, on était un peu, pas désorganisés, mais un peu déstructurés. La semaine des Springboks et celle des Fiji, on a senti que sur les entraînements, c’était beaucoup plus qualitatif. Alors, c’est sûr que ça ne s’est pas forcément parfaitement traduit sur le match. Mais en tout cas, à l’entraînement, on avait des bien meilleures sensations. Donc, on sent qu’avec le temps, les entraînements, on se rode et le jeu se fluidifie. On a fait deux bons entraînements mardi et mercredi. Donc, ça avance bien. (…) Ce sont des périodes qui sont longues, qui sont intenses. Parfois, quand il n’y a pas cette euphorie, ce dynamisme, ce plaisir qu’on prend sur le terrain, tout prend une tournure un peu lourde. C’est aussi pour ça que la semaine a été assez légère, assez fluide. Pour casser un peu ce rythme des semaines qui s’enchaînent les unes après les autres.

Défensivement, on a peut-être été un peu en difficulté contre les Fidji, donc, on a remis l’accent sur ça aussi. Et ça passe beaucoup par la communication

Y a-t-il plus d’interactions entre vous ?
Oui. On a mis l’accent là-dessus cette semaine. Défensivement, on a peut-être été un peu en difficulté contre les Fidji, donc, on a remis l’accent sur ça aussi. Cela passe beaucoup par la communication. Ça se sent, il y a un peu plus d’énergie, on a un peu plus d’euphorie, c’est une bonne semaine.

Votre indiscipline est l’un des problèmes récurrents…
Là aussi, on en a beaucoup parlé. On s’est surtout concentré sur les lignes de hors-jeu. Cela passe aussi par cette bonne communication qui permet de bien s’aligner en défense. On a tous remis un peu la vigilance là-dessus.

France-Fidji en images

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Quel regard portez-vous sur cette équipe d’Australie très joueuse mais qui a des résultats en dents de scie ? 
C’est une équipe qui adore jouer, qui tente beaucoup. Même depuis leurs 22 m, ils peuvent faire des relances et attaquer. C’est assez spectaculaire. C’est sûr que parfois, ça ne passe pas, mais quand ça passe, c’est magnifique. Si on regarde les dernières confrontations contre eux, cela a toujours été des matchs assez compliqués, des scores serrés. On s’attend forcément à un gros match. On les prend très au sérieux, on s’attend à ce qu’ils produisent leur meilleur jeu.

C’est le sport aussi, ce n’est pas une science exacte. Ce sont des phases. Mais j’ai confiance dans le groupe

Ce match contre l’Australie, c’est l’occasion de finir sur une bonne note…
Le rugby, c’est compliqué à faire, mais ce sont des choses simples. C’est de se régaler en attaque, d’être décisif, de marquer des essais. De se régaler en défense aussi. De prendre du plaisir, de s’envoyer, de sentir qu’on domine l’adversaire. On sait que si on fait un bon match, on sera dans une meilleure dynamique pour démarrer le Tournoi en février. C’est un match qui est très important pour nous. C’est pour ça qu’on a bien bossé. Ce sont des choses simples : c’est dominer, attaquer, se régaler, être propre en conquête. C’est toujours la même chose… (…) On sait qu’on a toutes ces ressources en interne. Le Tournoi 2025, c’était il n’y a pas si longtemps. Mais c’est vrai qu’aujourd’hui, on n’est pas trop dans la même dynamique. Après, je pense aussi que c’est le sport, ce n’est pas une science exacte. Ce sont des phases. Mais j’ai confiance dans le groupe. Avec le staff, on bosse beaucoup aussi. C’est vrai que depuis le début, c’est un peu moyennasse. Mais en tout cas, on a à cœur de faire une belle prestation. Pour prendre du plaisir tous ensemble et se mettre dans une bonne dynamique pour le Tournoi, qui est très important pour nous aussi.

Un scénario catastrophe, avec une défaite à plus de 16 points, est-ce que vous en parlez ? 
Non on n’en parle pas. Interdit ! (rires) Quand on prépare un match de haut niveau, je pense qu’on se concentre sur le job, sur ce qu’on a envie de faire. Si on arrive avec, désolé pour l’expression, la crotte au cul, en se disant «si on perd, il va se passer ça, on va vivre ça», c’est qu’on n’est pas prêt. C’est aussi tout le travail de prépa mental qu’on fait entre nous. On se projette pour faire un gros match, bien jouer. On espère que le score sera là.

Charles Ollivon, qui fait son retour et en deuxième ligne, cela vous fait un concurrent supplémentaire à votre poste…
C’est super ! C’est un super joueur qui a beaucoup d’expérience. Malgré les blessures et les contextes qui sont parfois compliqués pour lui, il arrive à revenir au plus haut niveau. Et il arrive à faire la différence sur ce match qui n’était pas du tout un match simple, surtout pour une reprise avec l’équipe de France. Je pense qu’il a amené un peu de fraîcheur, il a fait du bien au groupe. Et puis, c’est un très bon troisième ligne, un très bon deuxième ligne. C’est génial de pouvoir s’appuyer sur des joueurs comme ça qui peuvent jouer et être excellents sur plusieurs postes.