Marseille : 1,5 million d’euros en liquide saisis dans un garage clandestin

Marseille : 1,5 million d’euros en liquide saisis dans un garage clandestin

Les enquêteurs ont également mis la main sur des appartements. DIPN 13 / OLTIM Marseille

Les policiers de l’Oltim ont procédé au contrôle d’un garage clandestin situé dans les quartiers nord. Les petites coupures, fruit d’un travail dissimulé, ont été saisies au terme d’une enquête poussée.

Passer la publicité Passer la publicité

Une prise saisissante pour les policiers de l’antenne marseillaise de l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim). Début septembre, ces agents chargés de la répression des filières d’immigration irrégulière sont tombés sur un véritable pactole en contrôlant un garage dans les quartiers nord. 1,5 million d’euros en petites coupures ont été saisis par les agents dans le cadre d’une vaste opération mobilisant la police, les douanes et la gendarmerie baptisée «Regain».

Les malfaiteurs employaient plusieurs personnes en situation irrégulière dans cet atelier automobile clandestin, comme initialement révélé par nos confrères du Parisien . D’après une source policière, au moins trois ressortissants de nationalité algérienne ont été contrôlés alors qu’ils s’affairaient dans le garage, situé dans le 15e arrondissement. Les agents de l’Oltim sont ensuite remontés jusqu’aux propriétaires de l’établissement clandestin, qui dissimulaient le fruit de leur activité illicite dans des sacs en plastique.

Passer la publicité

Plusieurs biens immobiliers saisis

Au terme d’une longue et minutieuse enquête ouverte des chefs de «travail dissimulé», de «blanchiment» et de «recel», les forces de l’ordre et la section économique et financière du parquet ont procédé à la saisie de nombreux biens mal acquis par les propriétaires. Des montres de luxe, des articles de maroquinerie et un véhicule d’une valeur de 17.000 euros ont été récupérés. Le 12 novembre, trois appartements et une maison ont été confisqués par la justice, qui a finalement mis la main sur plusieurs comptes bancaires et l’argent liquide dissimulé dans l’un des biens immobiliers.

«On a l’habitude de saisir de telles sommes sur des trafics de stupéfiants. Mais d’autres trafics illicites génèrent aussi des sommes d’argent importantes», a réagi Jean-Yves Lourgouilloux, procureur adjoint et chef de la division économique et financière du parquet de Marseille. «Dans ce type de dossier, il ne faut pas se contenter d’identifier l’auteur des faits. Il est important de remonter aux bénéfices qui ont pu être tirés de cette activité, puis d’essayer de récupérer l’argent de la fraude», a indiqué le magistrat lors d’une conférence de presse.

La saisie des avoirs criminels est au cœur de la stratégie judiciaire marseillaise. Lancé dans une course effrénée contre les narcotrafiquants, le parquet de Marseille frappe sans hésiter au portefeuille des délinquants. Les biens mal acquis sont saisis et le plus souvent confisqués par l’administration française, qui les réintègre dans son circuit au profit des moyens de la justice et de la police. «En 2024, 3461 biens ont été saisis par le tribunal judiciaire de Marseille. Cela représente un volume financier de plus de 43 millions d’euros. L’idée, c’est d’assécher ces trafics en saisissant les liquidités. C’est une manière de les empêcher de fonctionner. Plus on va faire mal à ces organisations et plus on va rendre difficile leurs activités», rappelle Jean-Yves Lourgouilloux.