Budget 2026 : en commission, les députés rejettent une copie à 27 milliards d’euros de dépenses supplémentaires

Même si le train du budget à l’Assemblée semble lancé à pleine vitesse vers le vide, les députés continuent de faire faire des loopings au texte. Ce mercredi, les députés de la commission des Finances ont massivement rejeté la partie « dépenses » du budget de l’État. Ils l’avaient pourtant profondément amendée au cours des 75 heures de débat qu’ils ont consacrées à son étude. Dans le contexte budgétaire chaotique, ce vote est purement indicatif : selon toute probabilité, cette partie du texte n’arrivera jamais en séance et, même si elle y était arrivée, les modifications faites en commission n’auraient pas été examinées. Toutefois, il en dit long sur l’état d’esprit des députés.

« Cette copie passe complètement à côté du sujet, il faut qu’on maîtrise la dépense publique », a résumé l’élu Renaissance Paul Midy, selon lequel près de « 32 milliards » de dépenses supplémentaires ont été proposées au gré des amendements des députés. Pire encore, une part importante de ces mesures a été adoptée, selon le chiffrage du président insoumis de la commission, Éric Coquerel. En effet, « ce sont au total près de 29 milliards d’euros de dépenses nouvelles et de 2 milliards d’économies qui ont été approuvées, soit un montant de dépenses supplémentaires de 27 milliards d’euros », explique l’élu La France insoumise dans un bilan de l’examen du texte en commission.

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Pêle-mêle

Parmi ces mesures de dépenses supplémentaires se trouvent pêle-mêle une « augmentation du nombre de postes, notamment dédiés aux affaires consulaires », un « soutien à l’économie sociale et solidaire », une « augmentation des moyens alloués à la protection de l’enfance » ou encore une « revalorisation des rémunérations des enseignants ».

Comme le souligne la note du président, une partie significative des dépenses supplémentaires par rapport à la copie budgétaire initiale correspond à «de nombreuses économies proposées par le gouvernement qui ont été refusées au sein même du socle gouvernemental, lequel a été à l’initiative d’amendements pour supprimer certaines coupes prévues pour 2026» . Ces suppressions d’économies ont notamment porté sur « les missions Aide publique au développement, Culture, Sécurités, Solidarité, insertion et égalité des chances, et Sport, jeunesse et vie associative », poursuit le député, qui voit dans le rejet de la partie dépenses en commission la « preuve d’une absence de majorité pour adopter le projet du gouvernement et ses réductions importantes de dépenses ».

Effectivement, sur la première partie du PLF (la partie « recettes »), en tout cas, l’examen dans l’hémicycle semble sur le point de se solder par un rejet quasi unanime de la part des députés.