«Inadmissible» pour Bardella, «révoltant» pour Bregeon : la classe politique consternée par les propos tenus en marge de la messe pour Pétain

La messe en hommage au maréchal Pétain n’en finit plus de faire polémique. Alors que l’office organisé par l’Association pour la défense de la mémoire du maréchal Pétain (ADMP) avait finalement pu se tenir, après une décision du tribunal administratif de Nancy, un membre du groupement a déclaré devant des journalistes que le chef du régime de Vichy avait été « le premier résistant de France ». Des propos immédiatement dénoncés par le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez, qui a annoncé un signalement par le préfet au titre de l’article 40 du code de procédure pénale. Dans la foulée, les réactions politiques se sont succédé.

«Personne ne comprend ce qu’il s’est passé»

Invitée ce dimanche sur BFM TV, la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a fait part de son indignation. «C’est un événement qui est révoltant, et qui a révolté, je pense, beaucoup de Français», déplore-t-elle, avant de saluer «l’action du maire, des habitants de la ville qui se sont mobilisés, et aussi celle du préfet qui a porté plainte suite à des propos révisionnistes». Elle insiste sur la portée juridique de cette démarche : «Cette plainte devrait permettre à l’avenir de faire interdire ce type de manifestation. Parce qu’en tout état de cause, on a des éléments suffisants pour démontrer qu’il y a réellement un trouble à l’ordre public.» Selon elle, le tribunal administratif n’avait pas pu l’établir auparavant, mais «désormais c’est chose faite et je pense que ça fera jurisprudence pour la suite». La responsable politique conclut sans détour : «Personne ne comprend ce qu’il s’est passé, c’est révoltant.»

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«Ça me met mal à l’aise comme beaucoup de Français»

Sur France 3, le président du Rassemblement national Jordan Bardella a tenu un discours similaire, se rangeant derrière la démarche judiciaire du préfet. «Je pense que le préfet a eu raison de soutenir cette démarche face à des propos nauséabonds.» Il avoue lui-même son malaise : «Je ne savais pas qu’il y ait des messes rendues, même dans des cadres privés, encore aujourd’hui en 2025, pour le maréchal Pétain qui a serré la main de Hitler et livré l’honneur et la dignité de notre pays à l’occupant allemand. Ça me met mal à l’aise comme beaucoup de Français.» Le président du RN qualifie les déclarations entendues à la sortie de l’office d’«évidemment inadmissibles» et assure : «J’approuve évidemment cette démarche judiciaire.»

Interrogé ensuite sur les déclarations d’Élisabeth Borne, qui estimait en 2023 que «le RN est l’héritier du pétainisme», Jordan Bardella a vivement répliqué. «Vous pouvez me rappeler le parti dont est issue Madame Borne ? » demande-t-il. «Le Parti socialiste», lui répond le journaliste. «Eh bien le Parti socialiste, c’est la chambre parlementaire qui a voté les pleins pouvoirs au maréchal Pétain en 1940. Le PS, c’est le mouvement qui a fait élire Monsieur Mitterrand, lequel a reçu du maréchal Pétain la plus haute distinction du régime de Vichy, la francisque. Donc je n’ai aucune leçon à recevoir», a-t-il lancé.