Louis-Henri de La Rochefoucauld, lauréat du prix Interallié 2025

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Louis-Henri de La Rochefoucauld distingué par le prix Interallié. Domine Jerome/ABACA

Présidé par Jean-Marie Rouart, le jury a distingué l’auteur de «L’amour moderne», un roman hanté par la mort.

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Comme il se doit pour tous les grands prix littéraires d’automne, c’est à l’heure du déjeuner, que le jury du Prix Interallié, présidé par Jean-Marie Rouart, s’est réuni au restaurant Lasserre, à Paris, pour désigner son lauréat : c’est Louis-Henri de La Rochefoucauld qui l’a emporté, pour son roman L’amour moderne (chez Robert-Laffont). Il succède à Thibault de Montaigu, vainqueur de l’édition 2024. Trois sérieux candidats lui faisaient face : Christian Authier, Comme un père (Le Rocher), Nathan Devers, Surchauffe (Albin Michel), et Fabrice Pliskin, Le fou de Bourdieu (Le Cherche-Midi).

C’est un livre que Le Figaro avait remarqué dès les premiers jours de la rentrée littéraire, Etienne de Montety en avait fait sa chronique. Le décor ? «Nous sommes ici du côté des heureux de la vie : beaux quartiers de Paris, courses au Bon Marché et flûtes de Moët & Chandon à la première occasion. N’était un meurtre venu assombrir l’existence de quelques-uns des protagonistes de L’Amour moderne », soulignait Etienne de Montety.

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Le point de départ est un certain Paul Dubois, polytechnicien brillant et instable, qui a assassiné sa famille, provoquant l’effroi dans son entourage, jusqu’au collège Loyola, établissement jésuite d’excellence que fréquentaient ses enfants. Ici, les immeubles du 16e arrondissement abritent des vies faites de blessures, d’égoïsmes mortels, de drames intimes. À travers un trio de personnages, La Rochefoucauld tisse à la fois une intrigue et exhale une atmosphère. « Ce qui est incontestable, c’est que le roman de La Rochefoucauld est hanté par la mort : on n’y parle pas d’Héloïse et Abélard ou de Philémon et Baucis ; ce sont au contraire les figures de Grossouvre, de Hemingway, d’Ayrton Senna qui le traversent », écrit Etienne de Montety.

Depuis le 6 novembre, le jury du prix Interallié est désormais composé de quatre académiciens parmi ses dix membres: son président Jean-Marie Rouart, Jean-Christophe Rufin, Éric Neuhoff et Florian Zeller, ainsi que Stéphane Denis, Gilles Martin-Chauffier, Christophe Ono-dit-Biot, Jean-René Van der Plaetsen, et Thibault de Montaigu, le lauréat de l’année précédente qui, par tradition, siège l’année suivante.

Fondé en 1930 par des journalistes du Cercle interallié, ce prix littéraire récompense de préférence le roman d’un journaliste. Le lauréat rejoindra un palmarès prestigieux composé de Michel Déon, Dominique Bona, Sébastien Japrisot, Jean-Marie Rouart, Jean-Christophe Rufin, Philippe Labro, Michel Houellebecq, Philippe Djian, Éric Neuhoff, Christophe Ono-dit-Biot, Florian Zeller, Antoine Blondin, entre autres. André Malraux en était le premier lauréat, pour son roman La Voie royale.