Quelques minutes après l'annonce de la grâce de Boualem Sansal par le président algérien, le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a fait part du "soulagement" du gouvernement. "Nous souhaitons qu'il puisse rejoindre ses proches au plus vite, être soigné", a assuré le chef du gouvernement, mercredi 12 novembre, lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. Sébastien Lecornu a également remercié tous ceux qui ont contribué à la libération de l'auteur franco-algérien, "fruit d'une méthode faite de respect et de calme". Au cœur d'une grave crise diplomatique entre Alger et Paris, le romancier et essayiste avait été arrêté le 16 novembre 2024, avant d'être condamné en appel en juillet à cinq ans de réclusion pour avoir notamment déclaré que l'Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc. Suivez notre direct.
Un départ en avion vers Berlin. Selon une source officielle allemande à France Télévisions, l'écrivain Boualem Sansal va quitter l'Algérie à bord d'un avion allemand, à destination de Berlin. Lundi, le président allemand avait demandé à son homologue algérier, Abdelmadjid Tebboune, de gracier l'écrivain. Frank-Walter Steinmeier avait également proposé que l'auteur de 80 ans soit transféré en Allemagne pour "y bénéficier de soins médicaux (...) compte tenu de son âge avancé (...) et de son état de santé fragile".
Les proches de l'auteur franco-algérien s'expriment. "J'étais pessimiste mais j'y ai toujours cru", a réagi auprès de l'AFP, la fille de Boualem Sansal, Sabeha Sansal. Kamel Bencheikh, poète et écrivain franco-algérien, ami de Boualem Sansal, a lui aussi réagi sur franceinfo : "C'est extraordinaire, sublime. Je n'attends plus qu'une chose : le recevoir et l'embrasser, comme on le fait d'habitude." La grâce du régime algérien était devenue "inimaginable". "On a espéré de nombreuses fois et c'était toujours la douche froide", a-t-il rappelé.
De nombreuses réactions politiques. "C’est un soulagement immense. C’est, surtout, la Justice qui l’emporte", a réagi l'ancien Premier ministre et président de Renaissance, Gabriel Attal, sur X, après l'annonce de la grâce de Boualem Sansal. "A travers lui, ce sont la liberté d’expression, le refus de l’obscurantisme et de l’autoritarisme qui étaient faits prisonniers", a-t-il ajouté. Le patron des députés LR, Laurent Wauquiez, s'est lui aussi réjoui que l'auteur franco-algérien "retrouve sa liberté, et avec elle, l’espérance de tous ceux qui croient au pouvoir des convictions", a-t-il posté sur le réseau social.