Dix ans après les attentats du 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts et plus de 400 blessés, le fils de la seule victime de l'attaque aux abords du Stade de France s'est confié à Ouest-France [article payant], lundi 10 novembre. Michael, le fils de Manuel Dias, attend toujours des réponses à ses questions. "Ma quête, depuis dix ans, c'est de chercher les responsables, (...) essayer de comprendre qui aurait pu en être à l'origine. Qui a pu financer, qui a pu donner un appui logistique. Ces réponses, on ne les a pas eues lors du procès", développe ce dernier.
"Ce ne sont pas juste trois guignols qui se sont dit :"On va aller faire ça". Il faut de l'argent, il faut de la logistique, il faut s'organiser. Il y a forcément des intérêts derrière tout ça (...). Comment un Etat comme la France n'a-t-il pas pu anticiper ça ?", poursuit-il en dénonçant un "débat stérile depuis dix ans", mais aussi une couverture médiatique trop émotionnelle. "Lorsqu'on en parle, c'est toujours pour faire pleurer dans les chaumières (...). Emmanuel Macron a dit qu'il voulait quitter cette logique victimaire et il n'est même plus venu aux commémorations au Stade de France. Il y avait cette volonté politique de mettre ça de côté", tance Michael Dias, évoquant une "forme de mépris" et critiquant la suppression du sécrétariat général de l'Aide aux victimes mis en place sous François Hollande.
"Quel est l'intérêt pour moi de souligner à quel point ça fait mal de perdre son papa ? Mon intérêt, c'est de poser les bonnes questions"
Michael Dias, fils de la victime des attentats au Stade de Franceà Ouest-France
Le 13 novembre 2015, son père, chauffeur, s'était rendu au Stade de France depuis Reims pour conduire quatre clients au match entre l'équipe de France et l'Allemagne. Posé en terrasse du bar L'Events, ce fan de football de 63 ans, et notamment du Sporting au Portugal, a été tué dans la première des trois explosions autour de l'enceinte dyonisienne.