C’est un aveu chargé d’émotion et d’amertume qui a saisi le plateau de Good Morning Britain. Invité à l’occasion des commémorations de la fin de la Seconde Guerre mondiale, Alec Penstone, vétéran de la Royal Navy, a confié, la voix tremblante, «je revois ces rangées de pierres tombales blanches, ces centaines d’amis tombés pour la liberté... Pour quoi ? Pour le pays d’aujourd’hui ? Non, je suis désolé, mais le sacrifice n’en valait pas la peine.»
Ces mots, durs et sincères, ont figé un instant les animateurs de la matinale. Kate Garraway, l’une des présentatrices les plus populaires du Royaume-Uni, lui a répondu avec émotion : «Alec, je suis désolée que vous vous sentiez ainsi. Sachez que toutes les générations qui ont suivi, y compris la mienne et celle de mes enfants, sont immensément reconnaissantes pour votre courage et celui de vos camarades.»
Passer la publicitéUn héros de la Royal Navy désabusé
Né en 1925, Alec Penstone avait 15 ans lorsque la guerre éclate. Il grandit dans les bombardements, participe au déblaiement des ruines avant de s’engager dans la Marine. À bord d’un sous-marin puis d’un porte-avions, il sert sur plusieurs fronts avant de participer, le 6 juin 1944, au Débarquement de Normandie. «J’ai survécu grâce à de la chance», confie-t-il avec pudeur.
Son témoignage, relayé par The Sun et The Daily Mail, trouve un écho particulier dans un Royaume-Uni en proie au doute : inflation persistante, système de santé en crise, fiscalité en hausse, sentiment d’insécurité et malaise identitaire alimentent la crise. «Ce pour quoi nous nous sommes battus, c’était la liberté. Aujourd’hui, la situation est pire que lorsque je me suis battu pour elle», résume-t-il, lucide.
Touchés par ses mots, les journalistes et téléspectateurs lui ont assuré vouloir «faire de ce pays celui pour lequel il s’était battu». Alec Penstone, apaisé, leur a répondu dans un sourire , «c’est formidable de savoir qu’il y a encore des gens comme vous qui transmettent le message aux jeunes générations.»
Durant la Seconde Guerre mondiale, environ 384.000 soldats britanniques sont morts au combat, selon un rapport de la Chambre des Communes.