Réforme des retraites: les députés approuvent sa suspension en commission

C'est une première étape en vue de la suspension de la réforme des retraites. Inséré dans le budget de la Sécurité sociale, l'article portant la suspension de la réforme Borne de 2023 a été approuvé, vendredi 31 octobre, en commission des affaires sociales, par 22 voix contre 12. Le Rassemblement national et les socialistes ont voté pour, tandis que Les Insoumis, qui insistent pour une abrogation nette, et les députés LR et Horizons, qui veulent maintenir la réforme, ont voté contre. Le reste des députés, dont ceux de Renaissance, se sont pour la plupart abstenus.

La suspension de cette réforme emblématique du second quinquennat d'Emmanuel Macron a été proposée par le gouvernement, afin d'échapper à la censure du PS, et sera votée dans le cadre du budget de la Sécurité sociale, à l'issue de discussions qui doivent démarrer mardi, dans l'hémicycle.

En réaction à cette adoption en commission de la suspension de la réforme des retraites jusqu'au 1er janvier 2028, le chef de file des députés PS, Olivier Faure, a déclaré sur X qu'"en 2027 aux présidentielles, il faudra gagner pour aller plus loin en abrogeant la réforme Borne."

Sébastien Lecornu lâche du lest sur les retraites et minima sociaux

La députée socialiste Sandrine Runel a salué une "première victoire", assurant que le gouvernement s'était engagé, d'ici à l'arrivée du texte dans l'hémicycle, à intégrer par amendement plusieurs demandes des oppositions : une meilleure prise en compte de "la génération 65", l'intégration des carrières longues, et l'extension aux assurés de Saint-Pierre-et-Miquelon et Mayotte. "La question des carrières longues n'est pas un problème pour le gouvernement", avait en effet assuré le Premier ministre devant les députés.

Face à la colère de la gauche après le rejet, en première lecture, de la taxe Zucman sur le patrimoine des très grandes fortunes, Sébastien Lecornu, avait alors tenté de rassurer sur les intentions du gouvernement. Il s'est ainsi dit prêt à renoncer au gel des pensions de retraite et des minima sociaux, des mesures parmi les plus contestées de cette séquence budgétaire. 

A l'origine, le gouvernement comptait faire jusqu'à 3,6 milliards d'économies sur ces sujets, et pourrait compenser cela par une hausse de la CSG sur le patrimoine, déjà votée à l'initiative de la gauche en commission dans le budget de la Sécurité sociale.