Des compromis sont possibles sur le budget. Les députés ont approuvé, vendredi 24 octobre dans la soirée, la prolongation de la contribution différentielle sur les plus hauts revenus (CDHR) instaurée en 2025 jusqu'à ce que le déficit passe sous la barre des 3%, au premier jour d'examen du projet de budget. Le maintien cette mesure fixant un taux minimal d'imposition de 20% pour les ménages dont les revenus dépassent 250 000 euros par an a été votée très largement par les députés (279 pour, 25 contre).
Elle devrait rapporter 1,5 milliard d'euros en 2026, selon les chiffres avancés par le gouvernement. Le projet du gouvernement prévoyait initialement de la maintenir pour la seule année 2026. La gauche souhaitait quant à elle la pérenniser et alourdir son niveau.
Mais l'Assemblée nationale a opté pour le compromis proposé par l'amendement du député MoDem Jean-Paul Mattei, à savoir de conserver cette taxe jusqu'à ce que le déficit annuel soit ramené à moins de 3% du produit intérieur brut (PIB), ce que la France n'a atteint que deux fois ces quinze dernières années (2018 et 2019). Cette taxe aura "une rentabilité plus forte, car elle ne sera pas limitée dans le temps", a-t-il fait valoir.
"Vous êtes drogué à l'impôt"
Les députés du camp gouvernemental bien qu'initialement opposés à une telle mesure, au nom de la défense de leur politique de l'offre, se sont "résolus" à soutenir cet article, selon les mots du député Charles Sitzenstuhl (Renaissance). "Sur le sujet des très hauts patrimoines et des hauts revenus, nous avons compris qu'il y avait une attente de nos concitoyens et la-dessus nous bougeons", a-t-il déclaré.
Pour François Ruffin, cette mesure "ne doit pas cacher la forêt de l'injustice fiscale". Le député ex-LFI qui siège actuellement au sein du groupe écologiste a appelé à ce que ce vote ne serve pas "d'alibi", estimant que la question centrale, réside dans la taxation du patrimoine des plus riches et non pas sur leurs revenus.
Une poignée de députés ont pris la parole pour s'opposer à la mesure, comme le député macroniste Guillaume Kasbarian y voyant un "répulsif à talent". "Vous êtes drogué à l'impôt, vous êtes des alcooliques qui se soignent avec le whisky de l'impôt", a lancé le député ciottiste (UDR) Gérault Verny, également opposé à son maintien.