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Les bijoux du Louvre pourraient-ils passer par Anvers (Belgique), la capitale du diamant ? Le quartier des diamantaires se reconnaît au balai de valises. Plus de 20 milliards d'euros de chiffre d'affaires chaque année. Seulement trois rues ultra-sécurisées, aucune devanture.
Dans ces bureaux, Sachin Shoksky estime que ce vol est destiné à un collectionneur. Car la vente en pièces détachées d'un seul bijou lui ferait perdre 80 % de sa valeur : "Le démanteler, le casser, le fondre... Pour moi, c'est impossible. Ça n'a pas de sens. C'est comme démanteler une vieille Jaguar. Les pièces séparées, c'est rien. Ensemble, là, c'est vraiment pour un collectionneur. C'est unique", assure Shashin Choksi, diamantaire (Swati Gems).
Et ces diamantaires pourraient reconnaître au premier coup d'œil un diamant issu du Louvre. "Ça, c'est un exemple d'une ancienne taille. Et ça, c'est comme le bijou du Louvre. C'était fait avec des mains et pas automatisé. Si un bijou du Louvre arrive ici, on dénonce directement à la police", affirme Siddarth Choksi, diamantaire (Swati Gems).
L'affaire Kim Kardashian
Pourtant, quelques rues plus loin, le quartier des bijoutiers n'a rien à voir avec les diamantaires. C'est ici que les voleurs du Louvre pourraient écouler leurs marchandises, même à prix cassé. "Certains de ces commerces ont très mauvaise réputation. Ils pourraient être tentés de prendre le risque d'accepter ces bijoux et de les revendre au marché noir", explique Ine Tessignon, porte-parole Antwerp World Diamond Centre.
Et c'est justement ce qui s'est passé pour les bijoux volés à la star Kim Kardashian en 2016. Les braqueurs ont été retrouvés à Anvers. Valeur du butin : 9 millions d'euros, probablement fondus, retaillés et revendus. Mais dans le circuit officiel, impossible de modifier un diamant sans que son origine soit certifiée : "On peut aller en prison. Les règles de conformité sont faites pour protéger le monde du diamant de la mafia", rappelle Dany Meylemans, diamantaire.
Les diamantaires d'Anvers jurent que les bijoux du Louvre ne peuvent atterrir entre leurs mains, à moins qu'ils aient été revendus à la découpe à vil prix.