«Des machines à cash» : au Canada une loi territoriale va interdire les radars automatiques en ville

Les radars automatiques de contrôle de vitesse sont «des machines à cash», selon Doug Ford, le Premier ministre de l’Ontario, la province la plus peuplée du Canada représentant près de 40% des habitants du pays.

Depuis 2019, plus de 700 radars automatiques ont été installés dans 40 municipalités ontariennes, notamment dans des villes majeures comme Toronto, Ottawa, Vaughan et Brampton. Ces appareils sont principalement déployés dans des zones sensibles où la réduction de la vitesse est essentielle pour protéger les piétons les plus vulnérables. Aux abords des écoles, par exemple.

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Mais voilà, « les gouvernements doivent remettre plus d’argent dans les poches des gens pour les aider à rendre leur vie plus abordable, prévient Doug Ford. Malheureusement, trop de gouvernements font le contraire. Ils augmentent les impôts et prennent encore plus d’argent dans les poches des citoyens. Ces dernières années, nous avons vu des municipalités de toute la province utiliser les radars de vitesse comme simple moyen de s’enrichir », dénonce-t-il.

Une loi déposée pour interdire les radars

Le 20 octobre dernier, une loi a donc été présentée par le gouvernement de l’Ontario pour mettre fin à l’utilisation des radars dans les villes de son territoire. La loi s’accompagnerait de la mise en place de mesures alternatives, comme l’installation de dos-d’âne ou de ronds-points, et d’une amélioration de la signalisation.

Cette annonce est encore loin de faire l’unanimité, une vingtaine de maires de municipalités ontariennes ont écrit une lettre commune au Premier ministre Doug Ford, affirmant que les revenus des amendes sont réaffectés à des mesures de sécurité routière. «Une interdiction totale inverserait des années de progrès en matière de sécurité. Elle placerait davantage de pression sur la police, augmenterait les coûts d’application et, plus crucialement, mettrait des vies en danger», ont déclaré les maires dans cette lettre.

Les radars permettent-ils de réduire la vitesse ?

Pour étayer leur propos, ces maires s’appuient sur des études universitaires menées à Toronto. Celles-ci ont démontré une réduction de 45% du nombre de véhicules en excès de vitesse dans les zones scolaires après l’installation des radars automatiques.

Le premier ministre ontarien, lui, répond que des contraventions continuent d’être émises, dont 65 000 à partir d’un seul radar à Toronto. Preuve qu’ils ne permettent pas de réduire la vitesse, estime-t-il. « Les radars ne ralentissent pas les gens, sinon ils n’auraient aucune contravention », affirme le Premier ministre. « Au lieu de cela, nous recevons des centaines de milliers de contraventions. C’est la preuve. » La mesure de suppression des radars devrait être adoptée aisément, Doug Ford bénéficiant d’une majorité gouvernementale confortable.