Une femme séquestrée et torturée pendant 5 ans dans un garage près de Saint-Nazaire, deux suspects arrêtés

Deux personnes ont été mises en examen après la découverte, la semaine dernière, d’une quadragénaire torturée et enfermée dans une habitation de Saint-Molf, dans des conditions d’insalubrité extrêmes. Une aide-soignante de 60 ans a été placée en détention provisoire.

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Stupéfaction dans la presqu’île guérandaise. Une femme âgée de 60 ans ainsi qu’un homme de 82 ans ont été mis en examen, à Nantes (Loire-Atlantique), pour «séquestration arbitraire avec torture ou acte de barbarie», dans la foulée de la découverte, le 14 octobre, d’une femme victime de violences et séquestrée pendant cinq ans dans le garage d’une habitation de Saint-Molf. Un choc pour la petite commune de moins de 3000 habitants située à 15 km au nord de Saint-Nazaire.

Âgée de 45 ans, la femme a été hospitalisée en état d’hypothermie. Décrite comme «très fragilisée», elle avait été contrainte de vivre dans des conditions «d’insalubrité extrêmes», ont révélé mercredi matin nos confrères de Ouest France . La victime explique avoir d’abord vécu dans une maison, en colocation avec la sexagénaire, avant d’être reléguée dans une tente, dans le jardin. À l’arrivée de l’homme de 82 ans, la victime a été enfermée dans le garage de la propriété.

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Détention provisoire

«Elle expliquait vivre d’ordinaire dans le garage, dormir sur un transat, faire ses besoins naturels dans un pot et des sacs en plastique et manger de la bouillie mélangée à du liquide vaisselle», décrit le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy, dans un communiqué diffusé mercredi en milieu de journée. Les perquisitions menées par la suite dans le logement ont permis de constater que la porte du garage était bloquée depuis l’extérieur par des parpaings. «L’histoire est particulièrement sordide», souffle une source proche du dossier.

La femme est parvenue à s’échapper dans la soirée du 14 octobre, vers 21h30, alors que l’octogénaire regardait la télévision, poursuit le magistrat. L’ancienne colocataire de la victime ainsi que l’octogénaire ont été placés en garde à vue puis présentés à un juge d’instruction dans le cadre de l’information judiciaire ouverte le week-end dernier par le pôle criminel du parquet de Nantes. La mise en examen prononcée par les magistrats inclut le chef d’«abus frauduleux de l’état de sujétion psychologique ou physique». La sexagénaire, insérée socialement et travaillant comme aide soignante, a été placée en détention provisoire. L’octogénaire a écopé d’un contrôle judiciaire. Tous deux encourent la réclusion criminelle à perpétuité.

Selon les premiers éléments du dossier, l’administration aurait perdu la trace de la victime depuis une procédure de divorce remontant à 2022. Soit un signe d’une «rupture brutale» de son mode de vie, indique le parquet de Nantes. Depuis, seuls des mouvements bancaires vers les comptes de l’homme et de la femme qui vivaient dans son logement ont pu être recensés par les enquêteurs. Les deux mis en cause reconnaissent les faits, «minimisant cependant leur part de responsabilité», précise le procureur de la République. L’enquête se poursuit sous l’autorité du juge d’instruction nantais.