Tennis de table : "C'était une vraie victoire de ping-pong, on a tous réussi à proposer un super niveau de jeu", se félicite Alexis Lebrun, champion d'Europe avec son frère Félix

Ils ont remporté dimanche 19 octobre les championnats d'Europe de tennis de table par équipe, en Croatie, avec leur coéquipier tricolore Simon Gauzy : le duo star de Paris-2024, les frères Alexis et Félix Lebrun, sont les invités du "20 Heures" de France 2, lundi 20 octobre.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription de l'interview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Léa Salamé : Vous avez battu sèchement la Roumanie 3-0 en finale. Bravo à tous les deux. On est ravis de vous recevoir dans le "20 Heures" avec votre médaille. Et ça faisait 27 ans que la France attendait ce titre d'Europe par équipe. Vingt-sept ans, ça signifie que vous n'étiez pas nés ni l'un ni l'autre. Qu'est-ce que vous avez ressenti hier au moment de la victoire ?

Alexis Lebrun : Forcément, il y avait beaucoup d'émotion, on était super contents. Et c'est vrai que c'est toujours différent, une victoire collective, puisque vous avez cité Simon Gauzy, qui a remporté le dernier point, mais on était une équipe de cinq avec aussi Thibaut Poret, Flavien Coton, et il y avait Nathanaël, notre coach sur le banc. Donc de pouvoir partager ça tous ensemble et d'aller chercher ce titre-là qu'on attendait, la France, depuis 27 ans, tous ensemble, c'était quelque chose de très fort.

Vous gagnez en simple l'un et l'autre, vous gagnez en double, mais il y a une saveur particulière à gagner en équipe ?

Félix Lebrun : Oui, je pense que les émotions, elles sont décuplées, surtout qu'on passe beaucoup de temps ensemble dans l'année, on voyage tous ensemble, donc pouvoir partager des moments exceptionnels comme celui-là en équipe, c'est toujours les souvenirs qui restent gravés.

Alors vous l'avez dit, c'est Simon Gauzy, votre partenaire, qui a marqué le point de la victoire. Et après, ça a été la fête ?

Félix Lebrun : Un petit peu, mais on est restés un peu entre nous à l'hôtel, parce que c'était dimanche soir, il y avait pas mal de choses fermées, mais on a profité tous ensemble avec le staff, toute l'équipe et les proches de chacun.

Simon Gauzy est en Allemagne, c'est pour ça qu'il n'a pas pu être avec nous ce soir. Alexis, vous dites qu'en France, on aime bien tout expliquer par le mental, mais c'est surtout une question de ping-pong. En fait, c'est ça qui fait qu'on gagne ou pas ? Ce n'est pas que le mental ?

Alexis Lebrun : Oui, c'est ça, parce que souvent, la question revient : vous avez été super bons mentalement, ou, là, le mental a parlé. Mais je pense que c'était une vraie victoire de ping-pong, on a tous réussi à proposer un super niveau de jeu, notamment sur la finale où je pense qu'on est tous arrivés au meilleur de notre forme. Donc, ouais, moi c'est ça que j'ai envie de retenir, c'est qu'on a été une équipe de ping-pong très forte et on l'a prouvé lors de la finale, c'est plutôt ça que j'ai envie de garder en mémoire.

Vous êtes d'accord, Félix ?

Félix Lebrun : Oui, 100% d'accord. C'est souvent ce qui revient en premier, que ce soit quand on gagne ou quand on perd. On parle souvent du mental, mais on passe beaucoup de temps à s'entraîner au ping-pong, donc je pense que c'est la priorité. Après, forcément, ça peut être le petit détail en plus, mais je pense que là, comme l'a dit Alexis, sur l'ensemble de la compétition, on était la meilleure équipe en tout cas en termes de ping-pong, donc très heureux que ça ait contribué avec le titre à la fin.

"Sur du long terme, c'est notre rêve, notre objectif, d'aller titiller les meilleurs joueurs du monde"

Félix, c'est vrai que vous rêviez depuis tout petit, d'être champion olympique et même vous vous dessiniez champion sur le podium olympique avec votre frère.

Félix Lebrun : C'est vrai, je ne sais pas exactement l'âge, mais vers 7, 8 ans, j'ai fait un petit dessin. Moi, je ne m'en souviens plus, mais ma mère l'avait gardé et j'avais noté moi-même en première position sur la première marche et Alexis en deuxième.

On a les images de vous, tout petit, tout jeune. Le fait d'être frère n'empêche pas l'esprit de compétition ?

Alexis Lebrun : Non, je ne pense pas. Déjà, quand on se rencontre, on essaie de faire en sorte de faire un match, on essaie de le rendre normal, de se donner à fond. Et puis après, au quotidien, je pense que ça aide aussi d'avoir un adversaire d'un aussi bon niveau que Félix pour se pousser vers le haut à l'entraînement. On a toujours envie de se battre l'un et l'autre, que ce soit au ping ou dans n'importe quel jeu. Donc ça nous aide aussi à nous tirer vers le haut.

Le prochain objectif pour vous, c'est quoi ? Vos ambitions sont grandes, vous ne les cachez pas ? Est-ce que ça pourrait être, par exemple, à un moment, casser le plafond de verre des Chinois, parce que ce sont eux qui remportent tout le temps les JO dans cette discipline ?

Félix Lebrun : Sur du long terme, c'est notre rêve, notre objectif, d'aller titiller les meilleurs joueurs du monde. Donc, forcément, les Chinois en font partie. On a réussi cette année et l'année dernière aussi à gagner des médailles au niveau mondial. Là, on a le titre au niveau européen. Donc, forcément, comme rêve, on a envie d'aller chercher des titres, que ce soit au niveau mondial ou olympique. Mais d'abord, il y a beaucoup d'étapes et le chemin va être très long. Donc, on va se concentrer sur ce qui arrive. Il y a un petit peu de temps pour progresser.

Merci beaucoup, et on va continuer à vous suivre parce que c'est vrai que votre épopée a enthousiasmé la France entière, à tel point que votre sport, le ping, comme vous dites, le ping-pong, compte 20 % de licenciés en plus de tennis de table cette année. C'est le sport qui augmente le plus, il y a de plus en plus de licenciés et ça, c'est beaucoup grâce à vous, aux Frères Lebrun. Et puis, je précise que vous publiez le 5 novembre prochain une BD sur votre histoire, Les Frères Lebrun, À pleine balle, chez Marabout.