Pointe de vitesse à 36 km/h, indiscipline réglée, septiste accompli... : cinq choses à savoir sur Esteban Capilla, le nouvel ovni du XV de France

Il est partout, en attaque et en défense

Depuis le début de la saison, le troisième-ligne au casque bleu ciel est l’homme à tout faire de l’Aviron Bayonnais. Samedi dernier, lors de la large victoire face à Clermont, il a inscrit ses 4e et 5e essais. Aussi bien capable de marquer en force que de déborder en vitesse - sa pointe de vitesse atteindrait les 36 km/h ! -, de jouer au pied et de déposer un adversaire avec ses appuis travaillés au rugby à 7. Ce qui lui vaut d’être 5e au classement des franchissements (6 en 6 matchs) et de compter déjà 15 plaquages cassés, selon les statistiques officielles du Top 14. Voilà pour l’attaque. Qui ne nuit pas à son rendement défensif. Véritable sécateur, il affiche 95% de réussite au plaquage cette saison (58/61). «Esteban amène son superpouvoir. Il est costaud dans les collisions et amène sa vitesse dans les espaces», résume son entraîneur, Grégory Patat. Un phénomène qui a, logiquement, taper dans l’œil du sélectionneur du XV de France. «Son potentiel physique est au-dessus de la moyenne, a souligné Fabien Galthié interrogé par Sud-Ouest. C’est un dominant : en l’air, au sol, en vitesse, avec les mains.»

Il a réglé son (gros) problème d’indiscipline

Lors de sa première saison entière avec Bayonne, Esteban Capilla a eu maille à partir avec le corps arbitral : cinq cartons, dont deux rouges ! «S’il se canalise, il peut être un top joueur », prédisait alors Grégory Patat. Il a été entendu. «L’an dernier, c’était ma première saison. J’avais beaucoup d’envie. Il fallait maîtriser ça, mon jeu, mes émotions, la charge mentale. C’est une chose sur laquelle j’ai travaillé ». Le résultat est probant. Depuis le début de la saison, le flanker n’a concédé que 4 pénalités (soit 0,8 par match). «Il a vraiment maîtrisé son jeu», apprécie Fabien Galthié.

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Il est champion du monde

Déjà international des moins de 18 ans, il est convoqué en équipe de France des moins de 20 ans pour le Tournoi des Six Nations 2022. Puis à nouveau pour l’édition 2023. Ce qui lui vaut de participer à la Coupe du monde 2023 remportée par les Bleuets. Un titre de champion du monde pour le Nordiste qui n’a cependant disputé que deux rencontres (1 titularisation), n’étant pas sur les feuilles de match pour la demi-finale et la finale.

Mais pas champion olympique

Né dans le Nord, à Saint-Saulve, le 5 janvier 2003, Esteban Capilla découvre le rugby à 7 à l’âge de 4 ans en… Nouvelle-Calédonie, où son père, militaire, est basé. En octobre 2021, il est sélectionné pour la première fois en équipe de France à 7. Il évolue également pour les Barbarians français, avec lesquels il remporte le Supersevens 2021. Il sera ensuite est élu meilleur joueur du Supersevens 2023, à seulement 20 ans. Cadre des septistes qui préparent les Jeux olympiques de Paris, il se blesse à la cuisse lors de la petite finale du Tournoi de Vancouver, en février 2024. Une blessure qui le prive du rêve olympique. Un forfait déchirant. Il avouera n’avoir pas réussi à suivre l’épopée dorée de ses copains derrière sa télévision…

Ce mardi, la LNR et la FFR ont publié la nouvelle liste «Objectif 2028», passerelle entre le rugby à XV professionnel et le projet olympique de l’équipe de France à 7. Esteban Capilla fait partie des 17 joueurs issus de clubs de Top 14 ou de Pro D2 qui pourront être sollicités librement (pendant un maximum de douze semaines) durant cette saison afin de participer aux tournois internationaux et à la préparation des Bleus vers les Jeux de Los Angeles.

Profil hybride

De ses années à 7, il garde une justesse technique et une appétence offensive qui pourra lui servir à XV. «Jouer derrière ? Oui, je peux dépanner», assure celui qui se définit comme «un troisième ligne moderne». «On a déjà discuté de me décaler à l’aile ou au centre. J’aime le rugby, donc si je peux jouer, je le ferai sans problème. Mais plutôt second centre, c’est selon moi le meilleur poste.» Une polyvalence qui plaît forcément à Fabien Galthié, friand de ces profils hybrides.