Pétards, feux d’artifice... Après Diwali, une chape de pollution recouvre New Delhi

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Un homme fait du jogging sur une route enveloppée de brouillard ce mardi, après Diwali, le festival hindou des lumières. Bhawika Chhabra / REUTERS

Les niveaux de microparticules dangereuses pour la santé ont allègrement franchi les seuils de l’OMS. La mégapole, qui compte plus de 30 millions d’habitants, figure parmi les capitales les plus polluées de la planète.

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La capitale de l'Inde, New Delhi, était recouverte mardi d'une épaisse chape de pollution toxique après une nuit de feux d'artifice tirés à l'occasion de Diwali, la fête hindoue des lumières.

Mardi, le niveau de pollution a atteint plus de 23 fois le niveau maximum quotidien recommandé par l'Organisation mondiale de la santé, selon la société suisse IQAir, spécialisée dans la surveillance de la qualité de l'air.

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Lundi, les habitants ont célébré Diwali chez eux, en allumant notamment de petites bougies pour honorer la déesse hindoue Lakshmi et la victoire de la lumière sur les ténèbres. Beaucoup ont lancé des fusées des fusées pyrotechniques et fait exploser de gros pétards, très polluants.

Restrictions ignorées

Mardi à l'aube, le niveau de microparticules PM2.5 - les plus dangereuses car elles se diffusent dans le sang - ont atteint 846 microgrammes par mètre cube dans certains secteurs de la ville, selon IQAir. C'est plus de 56 fois la limite quotidienne maximale recommandée par l'OMS. Quelques heures plus tard, le niveau était redescendu à 320 microgrammes par mètre cube, soit 23 fois la limite fixée.

La Cour suprême a assoupli en octobre l'«interdiction totale» d'usage des feux d'artifice et autorisé l'utilisation de «feux d'artifice verts» censés émettre moins de particules et de gaz. Les restrictions ordonnées les années précédentes avaient largement été ignorées par les habitants.

Air froid bloqué

La mégapole, qui compte plus de 30 millions d'habitants, figure régulièrement parmi les capitales les plus polluées de la planète. Chaque hiver, l'air froid reste bloqué sous un air plus chaud, lequel forme un «couvercle» empêchant l'épais nuage toxique à l'odeur âcre, généré par les usines, la circulation automobile et les brûlis agricoles, de se disperser en altitude.

Le gouvernement a indiqué avoir pris des mesures pour réduire les niveaux de pollution, notamment en demandant aux autorités de garantir un approvisionnement ininterrompu en électricité afin de limiter l'utilisation des générateurs diesel.

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Les autorités de la capitale ont annoncé leur intention de procéder, pour la première fois, ce mois-ci, à un ensemencement des nuages, par avion, pour faire pleuvoir et chasser le brouillard toxique au-dessus de Delhi.

Milliers de morts prématurées

La pollution atmosphérique à New Delhi est l'origine, chaque année, de milliers de morts prématurées, par cancers et maladies cardiaques ou respiratoires.

Une étude publiée dans la revue scientifique The Lancet a attribué à la pollution atmosphérique 1,67 million de morts en Inde au cours de l'année 2019.